Jeudi 4 août 2011
J’ai passé près de 18 jours et 17 nuits sur les routes de France (un tout petit peu) et d’Espagne (beaucoup), ainsi que du Portugal. En réalité, la côte a été mon amie pendant toutes ces journées... ainsi que le beau temps, magnifique, parfait, pas trop chaud, pas trop humide.
Je ne vais pas tout vous raconter jour après jour, ce serait fastidieux. Mais j’ai quelques anecdotes à retenir, quand même, des choses qui m’ont fait sourire, d’autres qui m’ont surprise.
Je dois faire partie d’une des seules familles qui fait le tour de la côte sans aller se baigner durant au moins une semaine. C’est vrai, j’ai foulé le (merveilleux et brûlant) sable d’Alicante sans même tremper mes pieds dans la mer. Ah, j’avoue, j’ai un peu touché l’eau à Tarifa (le point le plus méridional de l’Europe !) mais tout de même, ce n’était pas grand-chose (et j’ai goûté un peu à une tempête de sable, je crois que je ne survivrai pas dans le désert).
J’ai même aperçu de mes yeux l’Afrique, en attendant de pouvoir aller au Maroc un jour !
Les road trips avec mes parents, on commence à avoir l’habitude. Mais cette année, c’était le plus long que nous ayons fait, et c’était aussi le plus compliqué à gérer...
Avant, c’était moi qui faisais la route, le planning, je téléchargeais deux / trois cartes sur Google Maps, j’embarquais mon ordinateur ou j’imprimais les feuilles et c’était parti ! (On n’avait pas encore de GPS.) On trouvait toujours tout, certes avec un peu de temps parfois (notamment quand je n’avais pas mon ordi’...), mais tout allait bien.
Maintenant, c’est les disputes à tout va, parce que le petit frère sait conduire (en conduite accompagnée), et qu’il a toujours été très pointilleux, ne laissant aucune marge de manœuvre à qui que ce soit. Et franchement, son caractère m’a énervée. Je ne suis pas du genre facilement irritable, je me suis beaucoup assagie par certains côtés (vive la prépa’...), mais là, il m’a terriblement agacée.
Sinon, passer d’hôtel 4 étoiles en hôtel 5 étoiles, c’est cool. Faire 100 euros de shopping à Zara avec ma maman aussi. Avoir Internet sur la route, c’est cool. Acheter une paire de ballerines juste pour la route alors que j’en ai apporté une, c’est cool. Manger à des horaires décalés, c’est cool. Prendre le soleil sur un bateau (croisière), c’est cool. Manger Burger King (et leurs sandwichs merveilleux), c’était cool. Voir des séries au Portugal en V.O. anglais sous-titrées en portugais, c’est cool (voire parfait).
J’ai visité des villes splendides. J’ai adoré Séville plus que tout (♥), j’ai beaucoup aimé la Ciudad de las Artes y las Ciencias à Valence, l’Alhambra à Grenade était beau (mais il faisait chaud et malopié), la plage à Albufeira est très belle. J’ai visité d’autres villes, Algeciras, Tarifa, Lisbonne, Porto, Burgos aussi.
Une note : ne pas oublier de se renseigner sur les villes qu’on va visiter... Ainsi, j’aurais pu éviter d’oublier le décalage horaire entre le Portugal et l’Espagne (oui, il y a une heure de moins...), donc éviter d’arriver 1h15 avant l’heure indiquée pour la croisière, et savoir que Lisbonne c’est très montagneux et qu’en voiture c’est pas top (on s’est perdus plusieurs fois dans les petites rues...) !
Ces vacances ont été enrichissantes. Et j’ai de belles photos, je m’en occuperai probablement demain, mais pas ce soir.
Dimanche 17 juillet 2011
We’ve been perfect because it only lasted one month. Not more, not less. If we had split up earlier, we wouldn’t have known so much about each other. If we had split up later, we would have been too involved to get back. One month is perfect. And we were about to get dangerous. I think we already are.
Every relationship is dangerous though.
(Un tout petit post d'Espagne, de Murcia plus précisément, où je m'éclate bien. On se revoit bientôt mes biches, j'ai recommencé à écrire !)
Every relationship is dangerous though.
(Un tout petit post d'Espagne, de Murcia plus précisément, où je m'éclate bien. On se revoit bientôt mes biches, j'ai recommencé à écrire !)
I love you more than I did the week before.
Mardi 12 juillet 2011
And you want to live forever in the lights you make
When we were young we used to say
That you only hear the music when your heart begins to break
Now we are the kids from yesterday...
When we were young we used to say
That you only hear the music when your heart begins to break
Now we are the kids from yesterday...
Je n'avais pas véritablement repensé à ma relation avec Mc. et à sa teneur avant de vous faire un article.
Et cet article a déblayé certaines choses, m'a fait reconsidérer d'autres aspects. En ce moment, je suis (toute seule) en froid avec lui. UNE phrase et j'ai l'impression que notre histoire toute entière ne tient plus debout. Je ne sais pas s'il l'a écrite en connaissance de cause, en sachant que j'allais (très) mal réagir, ou s'il l'a écrite innocemment. C'est le travers de l'écriture : on ressasse parce que les mots sont immuables. Les paroles, elles...
Tout passer en revue a fait surgir beaucoup de questions dans ma petite tête (de linotte).
L'avenir avec lui ne peut pas exister, je ne peux clairement pas "gâcher" 24 heures par mois (en un week-end, le trajet...) et 60 euros rien que pour voir sa belle gueule et sesker. Ce n'est ni raisonnable, ni rationnel. D'autant plus que je ne suis pas sûre d'être amoureuse (donc je ne le suis pas... c'est quelque chose qui devrait être naturel, tiens), et qu'il ne l'est probablement pas non plus. Trois arguments : temps, argent, sentiments.
Les relations à distance ne peuvent pas marcher, dans son esprit. Et le mien ? Il ne m'a jamais demandé et j'avoue que je ne lui ai jamais dit, mais je suppose qu'il a conclu que (me connaissant) ce n'était pas imaginable pour moi non plus. Or, c'est à mes yeux une des meilleures relations possibles. Avec le sexfriend. Être éloigné, physiquement ou sentimentalement, diminue le risque d'être blessé / trahi / de rendre des comptes. (D'accord, s'il était resté ici, il serait encore mon petit ami et nous aurions eu une belle et saine relation, point, mais il n'est pas ici.)
Et si je pars à Munich en septembre pour le voir (à supposer que ça se fasse), que serons-nous ? Je ne vais pas en Allemagne pour la Oktoberfest juste comme ça, j'y vais parce que c'est lui que je viens voir. S'il n'était pas en Allemagne, je n'irais pas à cette Fête de la bière cette année. S'il est en couple avec une fille, cela fait quoi de moi ? L'ex-FF-mais-un-peu-plus de Paris, aussi facilement éliminable qu'une mouche ? Et s'il n'est pas en couple, cela fait quoi de nous ? Des ex-FF-mais-un-peu-plus qui se retrouvent pour un peu de bon temps ? Et après ? Aurai-je envie de le revoir, ou sera-ce la fin pour toujours ?
« I know you don't have a boyfriend and I know I'm not your boyfriend. » Analyse succincte : il sait que je suis très indépendante et qu'il est mon boyfriend seulement quand nous sommes (physiquement) dans le même lieu ; il souhaite que je lui dise vraiment son statut ou me faire réagir.
Tout me dérange dans cette phrase. La manière dont il semble me connaître, la vérité (peut-être fausse) qu'il évoque dans la première partie (il sait que je suis légère, que je ne recherche que cela, et que je mens énormément...), l'assertion cinglante de la deuxième partie (c'est vrai, ça, mais quand même...). Le "I know" répété deux fois.
How can you know? j'ai envie de lui répondre. I know we told each other that we would "fool around", that we are over. I accepted that, I did and I was happy to do so. But now everything has become questions, non-answered questions. I'm not sure about my feelings for you. They were strong a couple of days before because I suddenly dug them up. They are soft, warm and complete right now because I talked to friends. I'm really trying to figure out what I want. You changed me, I hate that so much I pretend I didn't see anything. You have changed me in so many ways and I know you know it. Let's just say that I usually need time to accept talking about myself, and that in the rare cases I didn't, it was because I had strong feelings (no matter what kind they were).
My feelings are playing "hide and seek" with my brain, it's delightful...
If I have to be honest one last time... it's right, you're not my boyfriend, and you know what? It's hurting me more than I thought. If I had a boyfriend he would be you. It's irrational, but the feeling is here, though I rejected it so hard. I'm not stupid, I know our relationship is a dead end and I promise I don't ask anything. I don't have enough time to come and see you regularly (not even every month), I won't have enough energy to bring (and feed) a correct relationship with someone physically so far from me. But it doesn't mean I don't want to. It's tearing me apart, really. I can't help thinking we could have been so more than a month.
And I'm so afraid to be loved, I showed you a person I would like to be but what I am is more complicated. I'm afraid to be loved because I know one morning you can wake up and everything has disappeared. I'm afraid to be loved because I think I don't deserve it. My heart is unbreakable, but however likely to fall in pieces. And I don't care, in fact I would feel more human after that. I know I cried a lot these times (haha, confession number 2) but I still don't feel human. I'm sensitive when the topic is you, that's all (and that's a lot).
I need truth and I can't find it. I love you so much it became natural, but do I love you like I love a close friend, or do I love you more? I won't let myself fall into love "love" if I am single. It's not something I practise.
(Putain de réponse naturelle qui prend une heure à venir mais qui vient naturellement quand même. J'ai les joues mouillées.)
Dimanche 10 juillet 2011
I'll take a bruise I know you're worth it.
When you hit me, hit me hard.
When you hit me, hit me hard.
Les oraux, c'est une vaste blague, surtout pour moi : sachant que je fais une troisième année, et que j'en suis sûre, l'enjeu est grand mais pas si important. Ceci explique que je me suis laissée aller... et je suis donc malade (je tousse à en avoir mal aux abdos) depuis le premier jour, c'est-à-dire le 1er juillet. Ma voix a été relativement épargnée, à part quelques graves quand je parle trop et un ou deux chats dans la gorge, elle se porte bien.
J'étais à Bordeaux, BEM, les 1er et 2 juillet. Le 1er, arrivée durant l'aprèm', visite de ville avec un admisseur plutôt canon, retrouvailles avec Copine, dîner avec elle et les admisseurs / admissibles (steak - pommes de terre), pas mal de cris et de chants ! Cela a au moins le mérite d'être drôle. Le bar après est sympathique aussi, je bois un litre de bière, discute avec un garçon très sympathique et suis un peu pompette quand même, quand on me ramène. Dodo à 2h45, apparemment j'ai envoyé un e-mail à Mc. avant en lui disant que j'étais un peu bourrée et que je n'avais pas très envie de baiser malheureusement. (Bon, en anglais hein...) J'ai dormi quelque chose comme 2h30, je me suis perdue en me rendant à la station de tram' (mais suis arrivée pile à l'heure où il fallait !), j'ai déjeuné un peu (pas beaucoup), j'ai écouté le discours du mec, je me suis changée, blablabla, j'ai eu mon entretien.
Alors, déjà, trois membres dans le jury, great nice awesome, je n'avais que deux copies de mon merveilleux questionnaire. La cause que je voudrais défendre : l'éducation des jeunes filles, l'animal qui me définit : le panda pour son côté pacifique-mais-je-mords-quand-on-m'attaque, et après, c'est parti pour la question sur l'actualité : DSK et la théorie du complot. Autant vous dire que je me suis chiée, mais À MORT. Ils ne me prendront jamais !
Je déjeune d'un hamburger bacon (sans frites, s'il vous plaît), et je file en ville, à la gare, où je retrouve Copine_bis. On zone un peu, boit un truc, achète des pansements pour mes petons (j'ai douillé, peu importe les chaussures que je mettais ! heureusement, j'avais quand même des pansements avant d'en acheter, le hic est qu'ils étaient trop petits), et on retrouve Copine (celle de la veille, vous suivez ?). On va boire un verre (je prends un Cidre 25 cL, après j'ai quand même plus de 3h30 de train) et on dîne (sandwich vietnamien, j'adore ça). J'ai failli louper le train, il était encore plus en retard que moi.
Durant l'aprèm' je vois que j'ai un message de Mc., je ne lis que ces phrases : « all i want is to be able to break your heart but never do i want to leave you heartbroken and as much as that is a contradiction you made it possible. you are so perfect. j'ai envie d'omettre le -presque-. » et les larmes sont venues alors j'ai vite fermé la fenêtre. Sur le quai, je le relis, et pam, les vannes sont ouvertes. Bizarrement, je me sens moins gênée de pleurer devant des inconnus que devant mes copines ! Et même dans le train, 1ère classe, places de quatre, je continue de pleurer...
Je lui écris un début de lettre, mais je ne tiens pas longtemps : le train est quelque peu gerbant, vu ma fatigue. Je me résous à dormir deux heures avant d'arriver en Gare Montparnasse, où ma famille m'attend car elle est venue me chercher, ils sont adorables quand même.
Je passe une nuit chez moi, et le lendemain matin, je dois déjà repartir, mais pour Nancy, pour l'ICN ! Je n'ai pas eu de direct pour peu cher, alors je m'arrête à Metz (où je ne trouve pas de toilettes, mais j'en ai besoin, alors je me plains à Frérot), et miracle ! le TER a des toilettes ! Arrivée à l'école, je me rends compte que j'ai oublié de réserver, je me vois obligée de dormir à l'hôtel (étrangement, ça ne me dérange pas), mais sur le chemin je me fais méchamment accoster (quoi, c'est ma robe qui arrive juste au-dessus de mes genoux et qui dévoile mes grosses cuisses qui te fait baver ?). Après le dîner (salade de riz pour moi), j'accompagne un certain X. (not important) dans sa chambre, on flirte un peu mais je me suis contenue parce que... Mc. quoi (je PUE, franchement, je m'en veux tellement après coup !). Après le spectacle Sons et lumières, bar again, ce qui porte à hauteur de 50 cL ma consommation d'alcool (Guinness puis Hoogarden, ça va quand même), puis kebab à minuit passé (franchement... le mec avec X. et moi était imbuvable !), et retour dans ma chambre d'hôtel, seule. J'écris à Mc. avant d'être trop épuisée, je dors encore quelque chose comme 2h30.
Le speech du directeur était court, mais j'arrive quand même en retard en espagnol parce que je me suis trompée de salle. J'écourte donc ma préparation afin de ne pas trop retarder pour la suite, je pense l'avoir pas trop mal réussi. Entretien, que j'ai vraiment l'impression de réussir malgré la petite critique sur ma mauvaise présentation. Ils me disent que je suis honnête (je leur parle quand même de Mc., hein, qui est un prétexte bien rodé dans mon histoire pour justifier pourquoi Nancy, parce qu'honnêtement je n'ai aucune raison pour aller là...) et vive d'esprit. Et l'anglais... si je pouvais, là, je sauterais de joie. Je pense que mon niveau en anglais n'est pas mauvais, mais là, j'ai pété la baraque. Aucune hésitation, maniement du present perfect comme une déesse, et l'examinateur me dit bien qu'il trouve que j'ai très bien compris le texte et que les deux points que j'ai soulevés dans mon commentaire sont intéressants.
Après, je déjeune (quiche aux poireaux et salade de riz dégueu'), je glande, parce que mon train est quand même à 20h15. Je finis la lettre pour Mc. et je file au Parc de la Pépinière. Étrangement je trouve mon chemin du premier coup, sans hésiter une seule seconde, peut-être parce qu'on l'a fait la veille mais quand même, je n'ai pas fait attention et j'ai une mémoire de mouise. Je vais à la Grande Rue pour poster ma lettre rouge, et dans le Parc je me pose pour manger une glace trois boules (caramel au beurre salé, pêche de vigne, framboise ♥), puis je vais m'allonger. Quand je me lève enfin, je me fais draguer (à croire que j'attire les boulets...), au moins il était assez aimable.
Arrivée à la gare, je parle un peu avec X. mais quelque chose s'est brisé (WTF) et je n'ai pas le courage (ni l'envie...) de lui demander son numéro. Tant pis ! Je monte dans le wagon avec un certain Al., très sympathique, nous passons plus d'une heure et demie à discuter, je lui parle un peu de Mc. et la conversation dérive donc j'évoque Voisine, pour rigoler il me dit "c'est bizarre comme tu es discrète sur cette partie-là de ta vie alors que l'autre...", et je l'invite même à venir à la Oktoberfest avec moi ! Il prend l'invitation au sérieux, tant mieux, il m'en balance une pour Motörhead. Mignon ! Et mon papa est là à la gare, nous allons manger au Quick parce que j'ai faim, puis maison !
Je passe une nuit chez moi, et nous repartons à quatre le lendemain matin, direction Lille. Je ne souhaite pas parler de Lille, déjà parce qu'il n'y a rien à dire, ensuite parce que je m'y suis ennuyée comme jamais. Le dîner avec les admisseurs était bien pourri, au moins nous avons discuté entre nous mais bon... et je suis rentrée vers 23 heures, heureusement mes parents étaient là, j'ai mangé un peu de melon et bu de la bière.
Les oraux se sont moyennement passés : je crois ne pas avoir raté les langues (mais pas d'éclair de génie, malheureusement...), par contre j'ai totalement raté l'oral d'entretien, je crois qu'ils ont senti (même la professeur d'anglais...) que je ne voulais pas de cette école. Pfff. En même temps, je devais présenter un CV projectif. Genre je sais aujourd'hui ce que je ferai dans DIX ans... J'ai mis une carrière dans l'hôtellerie, changé de plan (d'abord management des marques et image de l'hôtel de luxe en Asie, ensuite gestion des ressources humaines en Allemagne... ben oui, Lille pas trop loin de l'Allemagne non ? :D) et ils m'ont demandé de justifier. J'ai réussi à sortir une explication (la vraie, en plus, mais quand même) !
J'attends Marseille / Euromed, je pars mardi matin le plus tôt possible en voiture, je dîne avec les admisseurs (et une copine !), je passe un oral d'entretien le mercredi matin... Et après, je file en vacances !
Ce sera Espagne / Portugal cette année, nous longeons plus ou moins la côte. Il va faire très chaud, ça va être fatigant, mais je suis impatiente de le faire. Un nouveau road trip, après celui en Europe du Nord (mais pas trop) et Europe centrale (mais pas trop à l'Est) ! Le plus long également, nous partons pour une vingtaine de jours.
(Dis donc, je vous ai encore pondu un pavé là...)
Dimanche 10 juillet 2011
I hope you don’t mind
That I put down in words
How wonderful life is now you’re in the world.
That I put down in words
How wonderful life is now you’re in the world.
Je suis désolée, je vous ai quittés quelques moments (à peine quelques jours !) sans préavis, j'avais besoin de fuir un moment. Oublier un peu ce qui ne peut pas être oublié. Oublier qu'il y a un peu plus d'un mois, je faisais l'amour avec Mc., oublier que notre couple n'aura duré qu'un mois et m'aura paru naturel, oublier que j'ai refusé en bloc de tomber amoureuse et d'attraper l'affection qu'il me donnait et que maintenant, j'y suis un peu plongée. Un peu.
Ce qui était parfaitement clair au début, comme un verre d'eau fraîche, a fini par s'opacifier et par prendre les teintes des pinceaux que nous avons utilisé pour nous représenter. Un peu le rouge du sexe, le bleu du ciel, le vert du bonheur, le jaune des rires. Nous étions un peu comme un arc-en-ciel, en fait, je viens d'avoir cette image en tête. Et finalement, alors que notre histoire me paraissait supportable au début, avec tous ses travers (la légère honte quand je parlais de lui) et ses attentes (aucune, en fait, à part le sexe), elle est devenue imbuvable, parce qu'elle a quitté la simplicité pour devenir un ramassis de non-dits.
Je vous ai finalement très peu parlé de lui. Il est la personne qu'il me fallait après ces concours, le vidage de tête bienvenu, surtout après ces tensions avec M. IP. J'étais prête à avoir un mec juste pour, à être une de ces filles-là, de toute façon après N. c'était difficile... Alors, quand je l'ai rencontré, cet Allemand dont j'ai écrit une phrase ou deux ici, je ne m'attendais à rien.
Et puis, le premier rendez-vous, un peu magique. Le "C'est loin chez toi ?" qui ne m'a absolument pas marqué mais qui semble l'avoir agréablement surpris. Le non-sexe qui s'est quand même très bien terminé. J'ai essayé de ne rien attendre de sa part afin de ne pas être déçue, mais son message pour me parler un peu de lui, pas spécialement dans l'optique de me revoir tout de suite, m'a fait plus que plaisir. J'avais un peu peur qu'il ne me rappelle pas...
Et puis, le sexe, cette alchimie absolue entre nous. Il dit que je suis la meilleure amante de sa vie (je veux bien le croire, ça rebooste mon ego). Et pour moi, oui, bien sûr, je ne suis pas en reste, il a été parfaitement génial, à l'écoute de mes ressentis, et j'ai découvert suffisamment de choses avec lui.
Et puis, le reste, ce qui n'était pas censé arriver. Les cinémas, quelques-uns tout de même. Les repas, un bon nombre. Et tout ce qu'un couple normal fait. Se voir alors qu'on ne peut pas s'embrasser. Aller le chercher à son boulot puisque je traîne dans le coin. Retenir son numéro de téléphone parce qu'il est simple. Arriver constamment en retard. Se balader dans Paris, visiter l'Arc de Triomphe, se faire un DoMac à 23h30.
Tomber amoureux. Peut-être que je suis tombée amoureuse et que je l'ai renié comme avec N. plus tôt mais que je le ressens quand même. Et que je l'ai renié encore plus fort en sachant ce qui s'est passé avec N., j'en suis bien capable.
Je suis une handicapée de l'engagement. Mais j'aime l'amour.
Nous nous sommes séparés deux fois. Une première, que nous pensions définitive mais finalement non (le fait d'avoir raté mes concours aura au moins permis que nous nous revoyions et faisions encore plus de bêtises... et de belles choses), et une seconde qui est définitive (même s'il y a des chances que nous nous revoyions dans le futur). La première était flippante, il m'a dit "Je t'aime", je lui ai dit qu'il ne devrait pas (je suis ingrate) mais j'ai quand même ajouté que je l'aimais bien, j'ai pleuré une minute et basta. La seconde l'était moins, je crois qu'il m'a dit "Bon courage", j'ai dû dire "Au revoir" la gorge nouée, j'ai pleuré quelques larmes qu'il a devinées mais pas vues car je les ai effacées, et j'ai fondu sur le chemin / dans le bus. (Et juste après je voyais K., autant vous dire que j'avais l'air fin avec mes lunettes de soleil...)
Nous nous sommes dit beaucoup, tellement de choses signifiantes ou non. I could fall for you. You're beautiful, inside and outside. I will keep you in best memories. J'ai besoin de voir des choses avant d'avoir une relation stable et sérieuse. I could have melted for you, not even just sexually, but in love. Thank you for being the way you are. Merci d'exister. I hate you. It's so hard to leave you. I will miss you so much. I miss you so much that any sign of you tears my heart (je voulais écrire "makes me cry" mais il ne faut pas pousser, je suis honnête mais quand même).
Je viens de lire que je lui avais écrit : « Maybe I'll try to love you. To love you completely and without any fear. Un jour. » Peut-être que ce jour est arrivé sans que je ne m'en rende compte. Peut-être que j'ai essayé sans réussir encore. Je crois que c'est plutôt cela, j'ai essayé sans réussir.
Je lui ai écrit une lettre de 8 pages, et je ne sais même pas comment j'ai fait pour écrire 8 pages si naturellement. Je ne sais plus vraiment ce que je lui ai dit dedans... En plus, j'ai écrit assez petit car je refusais totalement que cela ressemble à une lettre, donc pas d'en-tête, des marges petites et des lignes serrées. Une enveloppe rouge, des feuilles blanches unies et bleues aussi.
Je lui dis souvent qu'il me manque. Il me répond toujours que je lui manque.
K. m'a demandé un jour, au tout début, si je le considérais comme mon premier amour (parce que blablabla, vous voyez le tableau). Je lui avais répondu "Non", car je nous voyais comme des sexfriends. Le temps a fait son œuvre et m'a attachée à lui, mais je ne sais pas si je le considère comme tel. Probablement non, peut-être que oui.
Je nous définissais comme un CDD, c'était l'appellation parfaite. Pas de prise de tête, et je voulais ne pas m'attacher. Poser des mots sur un phénomène m'a toujours aidée à l'assimiler, et ici cela correspondait le mieux. Et après avoir couché ensemble, nous avons parlé de l'exclusivité lorsque nous étions ensemble (j'ai tu la bêtise que j'avais faite...), et récemment je lui ai dit "Tu es mon boyfriend seulement quand nous sommes ensemble", sous-entendu "physiquement". Le reste du temps, il fait ce qu'il veut et je fais ce que je veux. (C'est ainsi que j'ai flirté méchamment avec deux mecs depuis son départ, oui je sais c'est mal.)
J'ai envie de lui dire :
Qu'attends-tu de moi ? Que j'ai un petit ami, que je m'épanouisse, et que je le trompe de temps en temps si toi et moi sommes amenés à nous revoir ? Que je t'attende autant que je puisse, jusqu'à ce que tu te sentes prêt à avoir une relation à distance ? Dis-moi ce que tu attends de moi. Parce que moi, je n'attends rien de toi. Mais je suis prête à attendre quelque chose, oui. Je suis comme ça. Je suis indépendante, tu le sais et c'est pour ça que nous nous sommes fâchés, un jour. Je sais que tu aurais aimé que je me repose sur toi mais c'est difficile pour moi, je ne sais pas si tu te rends compte mais je faisais déjà tellement.
Et je lui ai écrit :
I don't have any boyfriend and we might discuss it a little, to be honest I can't figure out what you want from me. It's not that I feel uncomfortable, because I'm not at all (you know how I am!), I would just hate to hurt you.
Nous ne sommes peut-être pas bilingues mais c'était devenu naturel pour moi de lui parler en anglais (j'ai mis quelques jours, je ne suis pas forcément en confiance au début) et pour lui de me répondre en français. C'est ce qui va me manquer chez lui, principalement, cette ouverture d'esprit à tout. Il acceptait tout de moi, même s'il ne le comprenait pas forcément. Il aimait tout de moi, même s'il ne me comprenait pas entièrement. Et bien sûr que c'est réciproque, mais lui est parfait, ce n'est pas du jeu. It's not fair.
J'ai dit, après notre séparation, souvent, en parlant de lui, mon copain. Alors que non, bordel. Mais c'était plus simple, et ça coupait immédiatement toute tentative de drague (ou pas, au vu de ce que j'ai failli faire par la suite...) ! Et même, ça expliquait que j'ai passé du temps à une des écoles, assise à écrire sur du papier bleu, c'est une lettre pour mon copain. C'est plus classe que de dire "c'est une lettre pour mon ex" quand même. Et ça évite pas mal d'explications...
J'ai fait acheter son parfum, le "Play for him", à mon frère.
Ce que je ressens ? Et je suis sûre qu'il me manque. J'aimerais ne pas l'aimer, je lui ai dit, I would hate to love you. Mais peut-être que je ne l'aime pas, que je ne suis pas amoureuse. Que tout ça, ce sont des chimères. Que mes larmes aux yeux quand je vois un signe de lui sont fausses. Que mon envie physique de son corps est biaisée.
L'amour est peut-être une simple chimère qui n'existe que dans mon imagination. Nous construisons l'amour parce que les stéréotypes nous font comprendre que ce que nous vivons, c'est probablement de l'amour.
Et si ce n'était rien ? Si c'était simplement notre histoire, une goutte d'eau dans l'océan ? Cela me plairait bien.
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