I will always somehow love you.

Mercredi 19 mars 2014

Je vois H. demain.
Et je ne sais pas. Je ne sais plus. Je n'ai jamais su, peut-être. Ou alors, je sais mais je ne veux pas y croire.

J'ai un blocage. Avec les garçons. Parce qu'avec les filles c'est toujours plus facile de flirter.

J'ai l'impression qu'en ne racontant pas ici la majorité de ce qui est arrivé dans ma vie sentimentale, j'ai oublié. Parfois, c'est vrai, j'oublie, alors même que j'ai raconté ici. Quand on me demande avec combien de personnes j'ai couché, je ne sais pas quoi répondre, je cherche à compter, j'en oublie, je m'embrouille dans les dates. Et ce n'est pas grave. J'ai mis du temps à accepter que ce n'était pas grave d'oublier, qu'on ne pouvait pas se rappeler de tout le monde. Que parfois ça ne fonctionnait tout simplement pas. Que si je me souvenais, c'est que ça m'avait apporté quelque chose d'important.
Je suis devenue égoïste avec le temps et les écorchures.

Je crois que j'ai un blocage avec les "garçons" (les représentants du sexe masculin qui ne sont pas mariés, généralement). N. a été important, bien sûr, mais S. aussi. Je crois que j'étais encore un tout petit peu amoureuse de N. (ou de l'image que j'avais de lui ?) quand je suis tombée sous le charme de S., et puis S. est "parti" aussi vite qu'il est arrivé. J'ai été intensément attirée par lui, peut-être amoureuse. Comment savoir quand mon esprit malade a tenté de composer avec l'information "il a une copine depuis longtemps et il est amoureux d'elle" ? Mais c'est passé. Et puis, j'étais très fragile émotionnellement à cette époque, à l'époque où je les ai rencontrés.

J'ai un style de mecs. Il serait à présent hasardeux de prétendre que je n'en ai pas un, compte tenu des personnes importantes qui ont jonché ma vie et de leurs points communs. J'ai le recul nécessaire pour me rendre compte de cela. J'arrive à savoir si un garçon va me plaire quand je discute quelques minutes avec lui. Je sais ce qui me séduit.
Et du coup, je bloque. Je bloque ce que je peux avec ma tête, ce qui m'empêche de savoir ce que mon cœur veut réellement. Et après je me convaincs avec ma tête qu'il correspond au "cliché" des gens que j'aime bien, et du coup ça me rend folle.
Je rends mon propre esprit malade avec mes idées.

J'ai l'impression que H. est dans ma vie depuis si longtemps, que j'entretiens mes doutes sur lui depuis des mois et des mois (ce qui est sûrement vrai, en réalité), je ne saurais pas détruire aujourd'hui ce que nous avons pour une potentielle amourette qui ne durerait pas.

Je crois qu'au fond de moi, je n'ai jamais cessé d'espérer que "quelque chose" pouvait être possible entre lui et moi. J'ai eu le cœur brisé lors de notre dernière entrevue, j'ai cru voir que rien ne serait jamais possible entre nous. Et là, aujourd'hui... j'hésiterais presque.

Je n'ai jamais été autre chose qu'indécise par rapport à lui. Il me semble que cela est dû à mes deux désillusions avec N. et S., mais je ne peux pas réellement déclarer que ce n'est que cela. Je n'ai pas besoin d'être en couple ou rattachée à quelqu'un ; en réalité j'ai l'impression que cela me ferait plus de mal qu'autre chose. J'ai peur qu'être avec quelqu'un ressorte mes pires travers et me fasse prendre conscience pour de vrai que je ne fonctionnerai jamais ainsi, alors je préfère attendre.
Et quand j'écris cela, je me rends compte qu'il est fort probable que H. soit la personne que j'attends.

Et quand j'écris cela, je me rends compte que j'accentue nos différences pour me rendre la tâche insurmontable et tenter de me dissuader de l'aimer.
C'est compliqué en réalité, c'est comme si je m'interdisais de ressentir parce que je sais que cela va me faire mal.
Je ne suis pas sûre que cela me ressemble.

(Je viens de remonter mon blog et je tombe sur cet article qui date de moins d'un an. J'ai l'impression de lire un copier-coller, de ne pas avoir évolué.)

EDIT post-rencontre :
Cette personne est merveilleuse. Elle est attentionnée et belle et intéressante et parfaite pour moi. C'est toujours une évidence lorsque je la vois. Et pourtant...
C'est si difficile de lui dire les choses. Je le fais sur le ton de la blague, mais au fond, quand je lui dis "tu es parfait", je le pense. Je pense réellement que cette personne est, à l'instant précis où je le dis, parfaite : elle est avec moi, je peux la voir, la toucher, la sentir, et elle vient de dire quelque chose de fondamentalement mignon / adorable / intelligent.
Je lui ai écrit que je ne pensais pas qu'elle me manquait autant (en d'autres mots moins clairs). Je lui ai dit qu'on ne devait plus passer autant de temps sans se voir. SEPT semaines, alors que c'est la personne que j'aime le plus (en dehors de R., et j'ai passé 8 semaines sans le voir et ça c'est parce qu'il habite à 250 km et 50 euros de moi) (je crois que cet argument n'est pas bon).
J'étais tellement excitée à l'idée de la voir. J'ai été moi en plus exagéré.
La nuit tombe sur moi et tout ce dont j'ai envie c'est de vivre dans son odeur.
Je ne veux pas être demain, je ne veux pas être triste. Je suis déjà triste.


L'Homonyme. H., pour abréger. Il fallait bien qu'un jour, j'écrive sur lui ce que j'ai gardé pour moi pendant si longtemps.

Je me suis rendue compte qu'en réalité, je me bloquais (ça, je le savais) pour des raisons stupides (ça, je ne le voyais pas) : j'ai peur que « N. » se répète, même si mon attirance envers H. est fortement moins importante que pour N.. En fait, j'ai eu une révélation récemment en passant en revue tout ce qui me faisait penser que H. m'aimait bien, c'était exactement le même type d'événements/réactions/attitudes que N. avait envers moi, et ces deux personnes se ressemblent quelque peu dans le fait qu'elles ne sont pas très avenantes. Et je croyais naïvement que N. m'aimait bien (peut-être qu'il m'aimait bien mais que je me suis révélée être une plaie).

Pour l'instant, je vis bien le fait de construire petit à petit une amitié, sans se presser, sans chercher plus loin. J'aime apprendre à le connaître comme j'ai apprivoisé R., savoir ces petites choses que les autres ne savent pas, me sentir spéciale parce que chaque relation est spéciale.
Pourtant, je ne sais rien. Je ne sais pas si je l'aime bien. Je ne sais pas si les raisons qui me font croire que je l'aime bien sont justifiées et réelles. [Je ne sais pas si je l'aime bien parce que je l'aime réellement bien, ou parce qu'il est là sur le chemin et que j'aime bien prendre soin des autres, ou parce que j'ai décidé avec ma tête que crusher sur lui pouvait être cool. Parce que je sais que faire l'amour avec lui ne me ferait pas de mal, mais je sais que j'ai tellement séparé les deux que j'ai du mal à savoir et à ressentir. Je sais qu'on n'intellectualise pas l'amour ni les sentiments, mais moi j'aime le faire, j'aime savoir quand j'aime, et là je ne sais rien.]

Je ne veux pas lui faire de mal, mais qui veut faire du mal à son prochain ?

Ce n'est pas compliqué. Cela commence par une envie de lui être sympathique parce qu'il a l'air seul, une association en commun, des activités à préparer. Un aprèm', je lui propose de venir tâter de l'Internet chez moi, il accepte. Et puis, un jour, je ne sais plus comment, je me retrouve à acheter deux places pour un match de hockey sur glace parce qu'on s'était mis d'accord pour y aller ensemble. Et un autre, à aller voir un entraînement de foot (événement lié à notre association, si si), et à rentrer à pied par manque de tramway et à rester discuter avec lui dehors presque deux heures. Là, on peut caler des invitations nombreuses à venir chez moi faire la fête avec mes autres potes. Un autre événement de notre association et un retour à pied avec les copains de ma deuxième association font que je l'invite à l'événement privé de ma deuxième asso' (un tour au Futuroscope, ça ne fait de mal à personne). Un soir, dîner avec tous les membres de notre asso', on fait un mini-after chez moi et il hésite à venir, si bien qu'il fait une partie du chemin avec nous (alors que ce n'est pas tellement son genre). Les révisions un peu difficiles chacun de notre côté, le soleil éclatant font qu'il me propose d'y aller avec lui, au Château. Et deux jours plus tard, j'arrive chez lui, quiche lorraine à la main, pour réviser des matières horribles.
Des petits rappels que je devrais passer chez lui pour jouer à tel jeu dont nous avons parlé.
Une attitude générale qui me semble prometteuse.

Quand j'y pense, à lister tout ce qui est insignifiant en général et qui prend sens sous mon prisme, tout est de ma faute. J'ai été trop avenante alors que je n'avais pas spécialement de sentiments, que je ne voulais pas tellement y penser. Et si ? Et si, au fond, j'en avais, mais sans le savoir ? Parfois, les relations, ce n'est pas seulement rationnel. Parfois, on aime quelqu'un, on ne peut pas expliquer pourquoi.

Le fait que je me pose toutes ces questions est-il une preuve du fait que j'aime déjà ? Je ne pense pas.

N. m'a fait grandir sur certains points, m'a donné de la maturité en amour. La blessure a ses avantages. Je n'ai pas encore assez de maturité malgré mes expériences. Deux fois après lui, je me suis précipitée en croyant être accro' alors que ces amourettes me sont vite passées (quelques mois tout au plus) (mais j'ai cru aimer S. tellement fort, ce n'était sûrement que du désir, ça me paraît incroyable que nous soyons amis). Cette fois, je ne me précipite pas. Je prends mon temps. J'ai tout mon temps.

Mon voyage d'un mois n'a pas réussi à effacer mes désirs. J'ai une libido nulle depuis la dernière fois que j'ai couché avec quelqu'un, ce qui fait déjà quelques mois (mais je ne connais pas la date exacte) (libido nulle qui fut seulement excitée par le-mec-sur-qui-je-n'ai-pas-le-droit-de-crusher) et pourtant, faire l'amour à H. me paraissait une idée naturelle.
(H. me fait penser à C. sur ce point-là, je me demande s'il a déjà eu une petite amie, je me demande s'il a déjà fait l'amour, et par conséquent je pense à C., je me demande s'il ne le regrette pas, parfois. Que ce soit moi, que ce fut raté.)
Je le vois dans quelques heures. Je suis partagée entre impatience et anxiété.

EDIT (28/07/013) : je l'ai vu.
Je me suis fait des réflexions désagréables.
Je me suis dit que mes certitudes avec N. me manquaient, ma naïveté me manquait, mon absence de peur me manquait.
Je me suis dit qu'en fait, c'était un vrai bon crush de compétition, le genre avec lequel tu entrevois un avenir plus ou moins brillant, le type qui te donne envie d'un truc un peu sérieux.
J'ai eu le cœur brisé.
En général, j'aime bien les débuts amoureux. Mais seulement chez les autres. Ceux qui sont capables de voir ça d'un joli regard, plein de douceur et d'optimisme. Pas chez moi. Qui ne vois là qu'aigreur et damnations à venir.

Je sais ce qui me reste à faire, j'arrive un peu à le cerner. Je sais que le brusquer serait la pire des choses, que rester effacée sans trop l'être est la meilleure attitude à adopter, qu'attendre ne me déplaît absolument pas.
Je n'arrive pas à empêcher ma tête de penser au contraste si blessant entre le naturel de ma relation avec R. lorsque nous sommes exposés aux regards des autres et à la gaucherie de mes rapports avec H. lorsque nous ne sommes pas que tous les deux. Je pense que c'est dû à la nature de mes sentiments, qui sont immensément intenses mais platoniques envers R. et un peu moins intenses mais tâchés de désir envers H..

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