Le renouveau.

Mardi 28 octobre 2014

Cela fait depuis N. que je ne suis pas tombée amoureuse. Ou tombée librement sous le charme de quelqu'un.
 
J'ai exagéré et j'ai dit que j'étais amoureuse de BP. J'étais et je suis encore sous son charme, mais il y a "ce truc" qui m'empêche d'être librement sous son charme. Peut-être que "ce truc", c'est mon cerveau. Peut-être que "ce truc", c'est juste qu'on n'a aucune complicité.
Un peu avant, j'ai eu H., et en effet, j'étais plus que sous son charme, mais je n'y suis pas tombée librement. J'ai tant hésité et tourné en rond qu'on ne peut pas parler de liberté. J'ai mis tellement de temps qu'on ne peut pas parler de liberté. Je ne pense pas avoir été amoureuse, ou peut-être quelques heures (semaines) (mois), mais je ne le suis plus.
Le-mec-sur-qui-je-ne-dois-pas-crusher : rien que son surnom enlève toute idée de liberté. Et évidemment que je ne suis jamais tombée amoureuse de lui.
Et si on remonte encore, on tombe sur S., qui avait une copine, puis sur N.
 
Mais là, j'ai l'impression que pour la première fois depuis N., c'est différent. J'ai l'impression de renouer avec la liberté de tomber sous le charme de quelqu'un. J'ai l'impression que je n'ai plus peur de rien et que je ne me contrôle plus aussi strictement.
Et pourtant, je devrais. Il me reste 2 mois dans cette ville, je pars 6 mois à Bruxelles, je pars 1 an à Shanghai, je reviens en France, je vis avec R.. Si j'écoute mon cerveau, évidemment que je devrais, rationnellement ce n'est pas sain de développer une attirance pour lui. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais me contrôler. Je me sens vivante. Je me pose des questions, certes, mais je prends les choses comme elles viennent.
 
Je lui ai dit des tonnes de choses. Il m'a dit des tonnes de choses.
J'ai été plus ouverte avec lui et lui ai dit plus de choses très privées qu'à n'importe qui d'autre (sauf R.). Il sait que je suis bisexuelle, que je ne me pose pas de questions dans la vie, que j'ai des rencards à gauche à droite, que je ne souhaite pas être en couple parce qu'il me reste 2 mois (enfin, je crois qu'il sait ça), que j'ai eu des expériences passées très malencontreuses (pour ne pas dire plus), que je n'ai aucune libido en ce moment, il sait pour le-mec-sur-qui-je-ne-dois-pas-crusher, il sait pour Mc. et que Mc. revient bientôt dans ma vie. J'ai essayé de me rendre asexualisable à ses yeux avec des réflexions diverses, notamment en parlant de mes ex.
Je sais qu'il considère que c'est étrange d'écrire beaucoup de SMS à une fille. On communique très très très souvent par SMS, surtout quand on est en classe, depuis le 1er octobre (j'ai regardé l'historique), et vendredi dernier il m'a envoyé un message à minuit, on a continué jusqu'à 3 heures du matin, on a continué samedi, et dimanche, et lundi, et lundi c'est aujourd'hui, et je n'ai pas l'habitude de faire ce genre de choses.
Je ne sais pas quoi en penser, parce que je me suis posée en tant que pote pour éviter les dérives, mais je n'ai pas su empêcher la dérive. Je ne peux pas empêcher le fait de ne pas avoir de libido mais d'avoir des poussées de désir en pensant à lui, je ne peux pas empêcher le fait de ne pas vouloir de relation mais d'être attirée par la totalité de ce qu'il est, je ne peux pas empêcher le fait qu'on se fasse des compliments cachés. Je ne peux pas empêcher mon attirance de s'être éveillée depuis vendredi soir.
 
Je me souviens que je suis allée vers lui dès le début, sans aucune pensée autre qu'amicale, je ne me souviens pas exactement de ce que j'ai dit mais simplement "ne te moque pas", il a répondu "j'ai rien dit". Je me souviens que je lui ai proposé de venir boire un verre "avec nous", les gens de la classe, et qu'il ne pouvait pas. Je me souviens du premier cours à l'Exe et de son message de la veille et du moment où j'ai pris son numéro. Je me souviens qu'on s'est rapprochés en tant que potes. Je me souviens de cette soirée où ils se sont maquillés, où je les ai complimentés sans cesse, où il était bourré et où je me suis inquiétée. Je me souviens l'avoir pris dans mes bras et l'avoir embrassé dans le cou, seule partie du visage qui n'était pas maquillée. Je me souviens qu'il m'a envoyé un message sur FB le lendemain puisqu'il n'avait plus son portable, et que j'ai lancé sans réfléchir "on se capte ?", et qu'on est allé manger japonais le soir même.
Je me souviens vaguement, temporellement, doucement. Et tout s'est accéléré.
 
Et je ne sais que penser de tout cela.
 
Je me sens simplement vivante, et libre de tomber sous son charme.

Superficielle.

Mardi 12 août 2014

J'ai envoyé un e-mail explicite à Mc., récemment. Où je lui disais des choses que j'aurais dû lui dire il y a bien longtemps. Jusqu'à aujourd'hui, il a été la seule relation un tant soit peu stable que j'ai eue. Je ne l'ai jamais aimé, pas comme il aurait aimé, mais je lui ai expliqué.
Et la chose qui ressort le plus, c'est ma peur des relations. Pas seulement amoureuses, aussi amicales. J'ai peur de trop donner et qu'on ne me rende rien, qu'on me prenne tout et qu'on me laisse démunie. Il faut croire que mon expérience avec N. n'a pas été des plus joyeuses, et m'a fait perdre toute la confiance juvénile que j'avais à l'époque.

Après N., mon blog n'a plus eu lieu d'être. J'ai eu des crushs, plus ou moins importants, j'ai eu S. durant quelques petits mois, j'ai eu H. pendant une grosse année, et j'ai eu le-mec-interdit en dents de scie depuis mon arrivée à l'école.
N., c'était en 2011. Cela fait trois ans que je traîne ce blog un peu comme une ombre, voulant l'alimenter mais ne sachant pas trop quoi dire, puisque je tourne en rond.

C'est bien beau de savoir que j'ai peur des relations amoureuses, et de savoir pourquoi aussi, mais j'aimerais bien ne plus avoir peur. Grandir un peu. Arrêter de ne pas vouloir m'impliquer. Arrêter de mettre de la distance dans toutes mes relations, même avec R. parfois.

Ce comportement me suit aussi dans d'autres aspects de la vie. Je ne sais pas aimer profondément les choses, je ne sais que les effleurer.
J'aime tout, j'aime apprendre sur tout, mais je ne me spécialiserai jamais dans un domaine de connaissances. Je connais des choses importantes sur la physique, la chimie, la finance, le marketing, la géographie, l'histoire, les technologies (Linux, certains langages informatiques), la philosophie, je picore un peu dans tous les domaines, je sais peu d'éléments sur beaucoup de rayons, mais je ne saurai jamais réparer un ordinateur ou parler de l'histoire de la Russie.
J'aime énormément Doctor Who, au point d'acheter des objets dérivés. Mais je n'ai jamais regardé les épisodes deux fois (sauf certains). J'aime beaucoup Sherlock (la série avec Benedict Cumberbatch), mais je n'ai pas encore re-regardé les épisodes de la saison 3 alors que je ne les ai pas tous compris, comme je les ai vus en buvant et mangeant des pizzas avec mes copines. J'adore regarder Teen Wolf (principalement parce que je rigole et que je me sens à nouveau teenager devant les épisodes) mais je ne vais pas du tout investiguer le fandom, je ne connais rien sur la vie des acteurs par exemple. La seule exception est Harry Potter, peut-être parce que je les ai découverts tôt.

C'est fatiguant d'avoir beaucoup de centres d'intérêt, parce que je suis incapable de me concentrer et que je m'éparpille. C'est mal vu de s'éparpiller, ce n'est pas très "adulte". Et je suis, malheureusement, sur le point de devenir une adulte très bientôt. Je commence à être respectée quand je vais en stage, je vais bientôt vivre seule pendant longtemps dans un pays qui n'est pas la France (j'ai grandi en France et j'en ai la nationalité), je m'occupe de mes propres démarches administratives (depuis des années, certes, mais avant je n'avais pas grand-chose à faire).

Grandir, c'est génial, j'aimerais bien être prête, mais je ne le suis pas totalement.

Retour au lycée.

Jeudi 8 mai 2014

Je pensais à l'Anglais, pour des raisons tout à fait normales puisque nous nous sommes vus. Et je voulais savoir si j'en avais parlé ici.
J'ai donc ouvert mon blog, et je me suis rendue directement page 57. Et c'est cet article auquel je pensais. Article situé page 57. C'est drôle, parfois, comme les choses sont bien faites.

Nous nous sommes revus une fois, je pense, peut-être deux. Et j'ai cru comprendre qu'il ne voulait plus jamais me revoir.
Sauf que là, alors qu'il est assis sur le fauteuil et moi sur l'accoudoir du canapé d'à côté, il me prend les jambes, les pose sur lui et les garde ainsi.
Je voudrais me rappeler qu'il a une copine depuis deux jours et qu'il ne la connaît que depuis une semaine. Mais je sais qui je suis, je sais que ce qui s'est passé avec le-mec-sur-qui-je-n'ai-pas-le-droit-de-crusher n'est qu'une faible partie de ce que j'admets et accepte de faire. Et je me rappelle aussi de L. et de notre passe rapide dans une ruelle le soir du Nouvel an. Je sais qui je suis et je n'ai pas changé.

Mais je sais aussi comment sont mes amis de lycée.
Donc, l'Anglais a une copine.

J'ai profité du peu de temps que j'avais pour remonter un peu mon blog. J'avais oublié que notre relation était ainsi, j'avais complètement oublié tout cela. Tout ce qui me restait en mémoire, c'était que je lui avais dit que je le désirais mais que je ne l'aimais pas. J'avais oublié que je le tapais sur les fesses, j'avais oublié que je l'aimais bien quand même, j'avais oublié qu'il m'aimait bien un peu. J'avais tout oublié.

Et tous les autres. Tous ceux-là que j'ai vécus tellement fort durant le lycée, que la prépa' a complètement occultés, que je n'ai pas su retrouver. Je les avais aussi oubliés.

Est-ce que je vais oublier R. de la même manière ? Je n'ai jamais réellement écrit sur R., je n'ai jamais écrit les petites choses si adorables qu'il me dit. Quand il me dit qu'en dehors de la famille, je suis sûrement la personne qu'il aime le plus, alors même que deux, trois mois plus tôt il me disait qu'il n'avait jamais aimé dans sa vie. Quand il me dit qu'il avait eu envie de pleurer après notre précédent WE ensemble, alors que moi je lui dis qu'après ce WE-là j'ai eu tellement envie, pour la 1ère fois, de pleurer en le quittant. (Et j'ai pleuré, dans le train.) Quand il réagit à toutes mes avances étranges, comme quand je tends la main pour qu'il la prenne. Quand il fait son petit jaloux et qu'il me demande si j'ai l'habitude de toucher les autres ainsi (oui, ce sont mes copains de lycée). Quand au restaurant il paie tout vu que la serveuse lui tend d'office la machine. Quand il accepte que je le relooke, puisqu'en dehors des moments où on se voit il n'achète aucun vêtement (ou presque). Quand le Pérou. Quand LA discussion. Quand on tombe enfin d'accord sur la beauté de quelqu'un : Hugh Dancy.
Mon cœur déborde d'amour, de cet amour plein et intense que je n'avais pas ressenti depuis si longtemps, depuis Chou, depuis P., depuis N., depuis eux. Ce cœur que j'avais voulu faire disparaître après eux et qui avait quand même battu pour S., ce cœur que j'ai bloqué depuis tant de mois et de semaines et de jours et qui se débloque.

Je suis prête à aimer sans filet.
Je suis prête à l'aimer, elle, parce qu'elle est magique et que je l'aime, tout simplement. Elle a toujours été présente pour moi et je n'ai jamais ressenti de tabous avec elle. J'aime lui parler de choses futiles mais aussi de choses bien plus sérieuses, lui envoyer des MPs longs comme mon bras pour me répéter, pour lui parler de tous les hommes de ma vie.

Je suis prête à l'aimer, R., comme je n'ai que rarement aimé quelqu'un. Je l'aime pleinement, j'aimerais tellement le rétrécir en moi et le garder au chaud, l'étouffer avec mon amour et me sentir submergée de bonheur grâce à lui.
Parce que je suis consciente de l'image que nous rejetons, je suis consciente que mon amour pour lui est un peu risqué. Je l'appelle "mon amour", "Chouchou", il me manque souvent. Je sais que nous sommes "mignons". Et je sais que nous ne sommes qu'amicaux.

Je n'ai plus cette réticence à tomber amoureuse.

Je me sens forte. Je me sens dominatrice de ma vie, je la sens entre mes mains et je sais qu'elle ne filera pas comme ça.
Slow down, we've got time left to be lazy...


En suspens. Comme si j'étais en train de monter une montagne russe, et que d'ici quelques secondes, j'allais me précipiter dans le vide. Cette sensation grisante d'adrénaline, l'attente d'un grandiose qui ne vient pas. Exactement comme un orgasme sur le point de venir tout chambouler mais qui trébuche et ne parvient jamais à son but. Le plaisir est là, juste imparfait.
 
Je bous de fierté. C'est loin d'être la première fois cette année, mais j'ai vraiment l'impression de réagir de manière adéquate avec mes envies dans mes relations sentimentales. Je crois que je m'extasierais toujours d'agir comme je le fais avec ces personnes que j'ai compromises le temps d'un baiser ou d'une nuit. Je crois que si je n'étais pas moi, je me foutrais des baffes pour me calmer un peu et étouffer ma suffisance.
 
Je ne veux pas trop commenter mon article précédent. Je veux seulement dire que je me rends compte que les principes, c'est bien beau, mais que je ne suis pas une fille de principes. Et surtout, je suis incapable d'appliquer mes prétendus principes, ceux que la morale m'a fait assimiler, aux autres, mais d'abord à moi-même. En partie, je me fous totalement de la vie des autres, ils pourraient partir élever des lamas en Patagonie que ça ne me ferait ni chaud ni froid (enfin, ce serait quand même mieux si c'était un choix de leur part et non pas une obligation). En partie, mon adaptabilité hors du commun fait que je suis plus pratique que théorique, les faits m'intéressent plus que les principes, et j'ai enfin assimilé que j'étais humaine et pas un robot.
J'apprends petit à petit à m'écouter, à savoir ce que je veux et ce que je ne veux pas, en toute honnêteté. C'est toujours compliqué de déglacer mon cœur qui est très bien protégé par des tonnes de mécanismes que je ne connais pas moi-même, mais la tête fait bien le boulot préliminaire, et j'arrive toujours à ressentir si l'alchimie est là.
 
J'ai eu une affaire intéressante dernièrement. Appelons-le T., je ne crois pas avoir déjà rencontré un T. dans ma vie, ce sera parfait. T. a des qualités indéniables : rationnel et pragmatique, bel et bien un scientifique, ose dire les mots comme ils sont, ne parle pas beaucoup. J'adorerais sincèrement revoir T. après mes vacances, pour prendre un verre et voir à quel point on pourrait s'entendre ou pas. Sans aucune promesse, sans aucune obligation, juste vivre l'instant présent.
Mais... j'ai honte. J'ai été plutôt mauvaise au lit, moins mauvaise qu'avec le dernier quand même, mais mauvaise. La partie cynique de moi-même retient le nombre de fois où il m'a dit de ne pas faire ça ou ça (et ma spontanéité naïve m'a sauvée de la gêne sur le moment), la partie détachée de moi-même retient la chose que j'ai apprise à mon WEI, sauf que je ne sais pas à quel point il a trouvé ça sale. Néanmoins, j'ai aimé. J'ai toujours dit que chaque première fois avec une nouvelle personne était une vraie première fois, et là c'était une première fois à moitié réussie. J'en garde un goût légèrement amer.
Je me déteste d'analyser "T." et tout ça. Je ne peux pas m'empêcher de faire autrement. J'ai envie qu'il me rappelle mais je ne suis pas encore vraiment accrochée à lui, j'ai juste envie qu'il me rappelle parce que je veux voir un peu ce que ça fait d'avoir des vrais rendez-vous, et pas seulement aller en soirée, savoir qu'on ne veut pas rentrer seule et réussir, puis ne plus jamais revoir le mec. J'ai envie qu'il me rappelle parce que je suis curieuse.
Je ne suis pas du tout du genre à envoyer des messages. Pour dire vrai, je suis même un peu froide avec les gens en général. Je ne sais pas si c'est moi qui m'adapte aux gens ou si c'est que je suis vraiment distante. Je suppose qu'il y a aussi l'alchimie qui se crée instantanément avec la personne qui joue, et la dose d'alcool dans mon sang...
 
Je ne sais pas quoi penser de T., j'aimerais bien retomber des airs et ressentir la bouffée brute de la chute.

<< After | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Before >>

Créer un podcast