Slow down, we've got time left to be lazy...
En suspens. Comme si j'étais en train de monter une montagne russe, et que d'ici quelques secondes, j'allais me précipiter dans le vide. Cette sensation grisante d'adrénaline, l'attente d'un grandiose qui ne vient pas. Exactement comme un orgasme sur le point de venir tout chambouler mais qui trébuche et ne parvient jamais à son but. Le plaisir est là, juste imparfait.
Je bous de fierté. C'est loin d'être la première fois cette année, mais j'ai vraiment l'impression de réagir de manière adéquate avec mes envies dans mes relations sentimentales. Je crois que je m'extasierais toujours d'agir comme je le fais avec ces personnes que j'ai compromises le temps d'un baiser ou d'une nuit. Je crois que si je n'étais pas moi, je me foutrais des baffes pour me calmer un peu et étouffer ma suffisance.
Je ne veux pas trop commenter mon article précédent. Je veux seulement dire que je me rends compte que les principes, c'est bien beau, mais que je ne suis pas une fille de principes. Et surtout, je suis incapable d'appliquer mes prétendus principes, ceux que la morale m'a fait assimiler, aux autres, mais d'abord à moi-même. En partie, je me fous totalement de la vie des autres, ils pourraient partir élever des lamas en Patagonie que ça ne me ferait ni chaud ni froid (enfin, ce serait quand même mieux si c'était un choix de leur part et non pas une obligation). En partie, mon adaptabilité hors du commun fait que je suis plus pratique que théorique, les faits m'intéressent plus que les principes, et j'ai enfin assimilé que j'étais humaine et pas un robot.
J'apprends petit à petit à m'écouter, à savoir ce que je veux et ce que je ne veux pas, en toute honnêteté. C'est toujours compliqué de déglacer mon cœur qui est très bien protégé par des tonnes de mécanismes que je ne connais pas moi-même, mais la tête fait bien le boulot préliminaire, et j'arrive toujours à ressentir si l'alchimie est là.
J'ai eu une affaire intéressante dernièrement. Appelons-le T., je ne crois pas avoir déjà rencontré un T. dans ma vie, ce sera parfait. T. a des qualités indéniables : rationnel et pragmatique, bel et bien un scientifique, ose dire les mots comme ils sont, ne parle pas beaucoup. J'adorerais sincèrement revoir T. après mes vacances, pour prendre un verre et voir à quel point on pourrait s'entendre ou pas. Sans aucune promesse, sans aucune obligation, juste vivre l'instant présent.
Mais... j'ai honte. J'ai été plutôt mauvaise au lit, moins mauvaise qu'avec le dernier quand même, mais mauvaise. La partie cynique de moi-même retient le nombre de fois où il m'a dit de ne pas faire ça ou ça (et ma spontanéité naïve m'a sauvée de la gêne sur le moment), la partie détachée de moi-même retient la chose que j'ai apprise à mon WEI, sauf que je ne sais pas à quel point il a trouvé ça sale. Néanmoins, j'ai aimé. J'ai toujours dit que chaque première fois avec une nouvelle personne était une vraie première fois, et là c'était une première fois à moitié réussie. J'en garde un goût légèrement amer.
Je me déteste d'analyser "T." et tout ça. Je ne peux pas m'empêcher de faire autrement. J'ai envie qu'il me rappelle mais je ne suis pas encore vraiment accrochée à lui, j'ai juste envie qu'il me rappelle parce que je veux voir un peu ce que ça fait d'avoir des vrais rendez-vous, et pas seulement aller en soirée, savoir qu'on ne veut pas rentrer seule et réussir, puis ne plus jamais revoir le mec. J'ai envie qu'il me rappelle parce que je suis curieuse.
Je ne suis pas du tout du genre à envoyer des messages. Pour dire vrai, je suis même un peu froide avec les gens en général. Je ne sais pas si c'est moi qui m'adapte aux gens ou si c'est que je suis vraiment distante. Je suppose qu'il y a aussi l'alchimie qui se crée instantanément avec la personne qui joue, et la dose d'alcool dans mon sang...
Je ne sais pas quoi penser de T., j'aimerais bien retomber des airs et ressentir la bouffée brute de la chute.