Is it ancient love?

Samedi 14 mai 2016

J'ai l'impression que cela fait une éternité. Mais cela ne fait que deux ans. Deux ans durant lesquels j'ai vécu des choses incroyables et j'ai stagné à la même place. Deux ans durant lesquels j'ai continué à établir des routines de vie et j'ai avancé si loin que je ne sais plus où je suis. Deux ans.
Une partie de moi regrette de ne pas avoir été plus assidue à la tenue de ce blog. Je n'aurais pas eu beaucoup à dire, mais peut-être suffisamment pour me souvenir. Et remonter les pages du blog me renvoie en pleine face la puissance de mes sentiments de l'époque, et contraste incroyablement avec les deux dernières années que je viens de vivre.
C'est paradoxal.

Je n'ai pas écrit depuis 2014. En janvier 2014, j'entamais mon premier "vrai" stage en entreprise, en finance. Il m'a permis de découvrir ce que j'aimais faire et de dessiner ma future carrière professionnelle. Mais en janvier 2014, j'entamais aussi une longue période d'absence totale de libido. C'est étrange à exprimer, mais c'est resté calme de ce côté, et ça m'a permis de voir un peu mieux ce que je voulais.
Aujourd'hui, j'ai signé une promesse d'embauche dans un département Finance et j'alterne entre les périodes où j'en suis vraiment contente et les périodes où je suis certaine que cela va me détruire. Aujourd'hui, je sais que je suis asexuelle, probablement greysexuelle, peut-être demisexuelle mais sans certitude, au fond on s'en fiche un peu du nom, je le vis très bien.

Entre temps, j'ai eu un deuxième stage, toujours en finance, et j'ai gagné confiance en mes capacités techniques et en mon travail professionnel. Entre temps, j'ai appris que je confondais tout : être amoureuse, être sous le charme, être fascinée, être passionnée, et encore d'autres synonymes. Je crois que je peux comprendre le succès des histoires d'amour. Je crois aussi qu'il n'y a plus besoin d'analyser tous ces sentiments, que l'important est de les reconnaître, et que si en les reconnaissant je fais une erreur, tant pis. Je crois aussi que je suis une personne très émotionnelle, qui s'attache facilement aux gens, et qu'une autre partie de moi est à égale force très logique et misanthrope.

Je me suis forgée en tant qu'adulte, je continue et je continuerai tous les jours jusqu'à ce que je ne le puisse plus. J'ai perdu en fraîcheur et en naïveté, j'ai gagné en force et en lucidité. On pourrait tout aussi bien dire que j'ai perdu en spontanéité et gagné en aigreur, mais tout est une question de mesure et de balance...

Mais j'ai eu beaucoup de mal. J'ai traversé des périodes où j'avais des tendances dépressives et une inclination à rester dans mon lit toute la journée. J'ai traversé des périodes d'autodestruction et d'insociabilité très fortes. J'ai ressenti une culpabilité monstre à ne pas être capable de me bouger ou de me résoudre à dormir. J'ai toujours été douée pour cacher et faire comme si tout allait bien.

J'ai aussi voyagé. J'ai passé toute l'année 2015 "ailleurs" : mes six premiers mois à Bruxelles, une des meilleures villes d'Europe, moins d'un mois chez mes parents / à la maison, puis j'ai décollé début août pour Shanghai (où je suis encore). J'ai visité Istanbul avec mes amis (peut-être que je développerai sur ce voyage). J'ai visité Hong Kong et j'y ai retrouvé des personnes que j'apprécie sans pourtant bien les connaître. J'ai fait une rencontre amicale fantastique qui m'a menée jusqu'à Singapour, Malacca et qui aurait dû me mener jusqu'en Thaïlande si les choses s'étaient déroulées comme prévu.
Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu, et j'ai dû rentrer en France pour une opération fin janvier 2016, et j'ai repris les cours comme prévu fin février. J'ai passé deux mois en ermite, en tristesse, en fatigue, et bien que je ne comprenne pas totalement ce mouvement de repli, je ne peux que supposer que j'ai eu le mal du pays (de ma famille et de mes amis) et que j'accusais le contrecoup de mon opération.

J'ai beaucoup déménagé, depuis que j'ai "quitté" la demeure familiale à 18 ans. J'ai passé 3 ans à Paris en internat, en rentrant chez mes parents le week-end. J'ai passé 1 an et demi à Nantes dans mon premier vrai appartement. Je suis revenue à Paris pour 6 mois (toujours les week-ends chez mes parents), je suis repartie à Nantes pour 6 mois (sans rentrer à la maison). J'ai découvert Bruxelles pendant 6 mois, puis Shanghai pendant un an (bientôt). J'ai beaucoup appris sur mes envies et sur mes intérêts et sur mon mode de vie. J'ai eu de la chance, beaucoup. J'ai été ingrate, beaucoup.
Je ne sais pas ce que je fais quand je rentre. Je ne sais pas si je retourne dans la demeure familiale en banlieue ou si je cherche un appartement à Paris. Je vois des avantages et des inconvénients dans les deux solutions. J'oppose les arguments pratiques aux arguments émotionnels. Je ne sais pas qui remporte le match.

Quoi qu'il en soit, je veux revenir ici, sur Madness of Love. Je veux poser des mots sur mes sentiments. Je veux retrouver mon espace d'expression.

Retour au bercail.

Samedi 20 juillet 2013


Je me sentais mal alors je n'ai rien écrit pendant longtemps. Je me sens toujours mal mais c'est un mal différent.
J'ai été amorphe tout le mois de mai. J'ai passé des jours à ne pas m'alimenter correctement, à ne rien cuisiner. J'adore cuisiner, pourtant. J'ai été mise en arrêt par mon médecin durant une semaine "pour me reposer". Je ne me suis pas réellement reposée, mais tant pis. Il faut bien tirer sur la corde pour qu'elle craque et rompe.

J'ai voyagé. J'ai quitté la France pendant un mois, alors que je me sentais mal. Je suis allée au Pérou, il y avait mon amour R., j'ai eu du mal à lui dire mais je lui ai dit. Que l'Homonyme me manquait. Et il m'a dit "je le savais". Et j'étais inexplicablement heureuse qu'il sache et me comprenne si bien.
Le Pérou c'était génial. 11 personnes de ma promo, tous des gens géniaux. 5 de mes bons potes. Une mission intéressante. Valorisante. Du travail manuel. De la fierté à tirer de ce travail. Un minuscule voyage qui m'a émerveillée.

Je suis en stage. Jusqu'à l'avant-veille de ma rentrée scolaire. Et la veille, j'ai prévu de boire un coup avec les copains pour fêter cela. Quoi, je ne sais pas, mais quelque chose.
Mon stage en grande distribution me plaît. Je fais un peu de travail manuel par le rangement et le remplissage des rayons, c'est monotone mais j'avoue que cela contente mon côté un peu maniaque et ordonné. Et puis c'est un travail qui n'implique pas de grandes responsabilités, je ne suis pas indispensable au bon fonctionnement du rayon pour l'instant. Ma première "grosse mission" m'a été assignée ce matin, elle est essentielle pour le rayon, j'espère ne pas tout faire foirer mais je pense que ça ira. J'ai des horaires qui semblent rebutants mais qui sont en réalité arrangeants car ils me permettent d'avoir une vie remplie en dehors de mon stage (5h-13h, 12h - 20h, 9h - 17h).

J'ai eu mes résultats de partiels. J'ai "raté" une matière (la comptabilité de gestion, ironique pour qui veut se lancer dans le milieu pour son prochain stage) mais j'obtiens tout de même 96% de mes crédits au semestre 2 et donc 98% sur l'année (j'ai eu 100% au semestre 1). Ce qui me fait le plus rire (et qui accessoirement me laisse à la fois dubitative et fière), c'est que si on compare S2 et S1, j'ai gagné 10 places sur mon classement, j'ai une meilleure moyenne et j'ai moins de crédits validés. (En revanche, j'ai vraiment du mal à comprendre comment j'ai fait pour ne pas valider vu le travail que j'ai fourni et la copie que j'ai rendue.)
Oh, j'oubliais : je suis acceptée dans une voie un peu sélective, je vais pouvoir rencontrer des étrangers (ils seront normalement tous dans ma future classe) et parler anglais un peu plus souvent.

R. et l'Homonyme, ce sera pour un autre jour.

Certaines journées que je passe sont chargées, et ce week-end fut l'un de ceux-là, l'un de ceux lors desquels il aurait fallu que je travaille... Bien entendu, j'arrive à la fin du week-end et je n'ai fait que le dixième des tâches que j'avais à effectuer. Parce que mon samedi, que je comptais passer dans mon coin à faire des choses personnelles, a été mangé par la liste. Je ne me plains pas, la défaite rapproche (et mes copains de liste sont juste tellement chous ♥) et ça nous permet d'écouler les stocks tout en passant un bon moment.
Mais sérieusement, passer trois heures à faire la cuisine alors que je me suis réveillée après midi, c'est difficile quand même... Mais les quiches sont vivement accueillies, et le (bon) gâteau au chocolat aussi ! (Et je n'y ai pas mis le beurre que je voulais mettre, comme quoi un gâteau sans beurre c'est bon quand même.)
Après, direction un bar pour rencontrer encore une fois les quelques gens de l'association que je veux faire. C'est rigolo, je retombe sur V., ce 2A, et il sent toujours aussi bon (ses chewing-gums, je suppose). Il est adorable chou, il dégage quelque aura pénétrante et perturbante, je ne m'en remettrai pas. Je suis bien contente qu'il s'en aille à la fin du mois, je n'aurais pas supporté de rester dans ses parages en sachant pertinemment que je ne le chopperais jamais. (C'est difficile la vie, je sais.) Quelque part, j'espère rencontrer une autre personne comme lui. Quelqu'un qui pourrait me demander, sans se démonter, "Tu es coincée ?", quelqu'un qui pourrait me souffler sur le visage, sans se démonter, quelqu'un qui pourrait m'écouter parler sans m'arrêter. Quelqu'un qui serait aussi un peu plus intéressé par moi, si possible.

Je ne me sens pas si bien que cela. Le message de Cl. ne m'a pas mise en joie, j'ai tellement à penser que je n'arrive plus à me réjouir de son arrivée alors que je l'attends. Je commence à craindre que cela se passe mal alors qu'il n'y a strictement aucune raison. J'ai tellement peu de temps et trop de choses à faire... Si seulement je pouvais marcher correctement, déjà, sans avoir mal, sans me sentir fatiguée à chaque pas de plus.
Allez, j'arrête de me plaindre. J'aime quand même ma vie, en ce moment. ♥

Cela fait longtemps que je ne suis pas passée ici. Manque d'envie et de temps. C'est difficile de se mettre à écrire quand l'envie manque, cette inspiration profonde, ce "truc". J'ai l'impression d'avoir été asséchée de toute substance vitale et pensante. Je ne suis plus vraiment "moi", je ne vis que pour m'abreuver de séries et de bêtises de ce genre. De temps en temps, je sors ma carcasse de chez moi, pour faire des courses, pour voir des potes, mais il arrive que je passe des journées entières à regarder des séries. C'est comme ça depuis un peu moins d'un mois, et j'aime ma vie ainsi.
 
Il s'est passé tellement de choses significatives dans ma vie, en même temps vu le temps de mon silence...
 
J'ai intégré l'école de commerce de Nantes. L'une de celles que je voulais, en repiquant mon année. J'ai eu du mal à me rendre compte, mais là je commence à chercher des appartements, j'ai un rendez-vous dans une banque, j'ai choisi les sacs à main et les chaussures que je voulais emporter, j'ai acheté un meuble... ça devient vrai, réel, tangible. Je vais quitter ma région et migrer loin de mes parents. Je vais devoir faire mon lit TOUS les matins. Je vais devoir être responsable de ma santé, de mon corps et tout ce qui s'ensuit. Je vais devoir me faire à manger toute seule, alors que je ne sais toujours pas faire cuire des pâtes (mais je suis opérationnelle pour les steaks, les salades, les plats surgelés, les omelettes).
Mais à côté de cela, tous les avantages. Manger quand j'ai faim. N'avoir personne pour me surveiller. Pouvoir écrire ce que je veux quand je veux. M'habiller ou pas lorsque les WE arrivent. Aller voir mes copains sans que personne ne me l'interdise. Inviter des copains sans que personne ne me l'interdise. Ce genre de choses, quoi.
 
Hier, j'ai fait une petite soirée (8 personnes), chez un bon pote (♥). J'ai revu SP, j'ai revu S., et c'est dingue comme je sens qu'ils vont me manquer. J'ai un trou dans le cœur à penser à S., mon petit. J'ai un vide dans le cœur depuis longtemps, et S. a été dedans dès l'instant où j'ai posé les yeux sur lui. C'est compliqué dans mon cœur en vrai de vrai, et dans ma tête encore plus. Je ne sais même pas par où commencer, par où terminer, s'il y a un début, si la fin existe, c'est un méli-mélo de sentiments, de croyances, d'espoirs, jamais vraiment éteints. Et puis, est-ce qu'on éteint le feu comme ça ? Ou les débuts, ou tout ce que vous voulez, un truc qui ressemble à ça sans vraiment l'être, le désir, les tripes, tout quoi. On n'oublie pas. LE BORDEL.
[...]

J'ai aperçu L. récemment, il descendait du wagon alors que j'y montais. Je dois avouer que cela m'a fait un choc de le revoir, alors que j'allais à mon cours qui commençait à midi, alors que j'avais parlé de lui un peu plus tôt dans la journée (vers 1 ou 2 heures du matin). D'ailleurs ça m'a tellement fait un choc que j'ai cru que j'allais pleurer, de fatigue, d'amertume et de lassitude. Et là, à y repenser, je suis prise de vertiges. Pour dire vrai, je ne pensais pas qu'il m'avait autant marquée.

Mon Tumblr est devenu mon obsession. Peut-être pas jusque là, mais j'aime bien y poster régulièrement. C'est un peu quelque chose de moins travaillé, mais je pense qu'en y jettant un coup d'œil on voit à peu près bien qui je suis, haha ! (Je veux dire, ce que j'aime, et ce genre de choses.) Et j'ai appris à faire des gifs à partir de vidéos, alors je fais quelques essais. Cela me prend énormément de temps, mais cela l'occupe aussi !
Mon visionnage de Doctor Who se passe bien, j'aime bien faire des gifs de cette série et du Docteur (Ten), j'ai commencé la saison 3 récemment. Cette série, c'est de l'amour en barres ! J'ai hâte de passer à Eleven pour pouvoir laisser libre cours à mon amour pour lui, une seconde fois.

En parlant de séries, j'ai regardé sur BetaSeries et j'en ai quinze à regarder, mais je ne les ai pas toutes mises, en tout cela me reviendrait à une vingtaine (un peu plus peut-être) de séries à regarder, je n'y arriverai jamais. Je suis la fille capable de regarder un film en une semaine, et de visionner un épisode de série (soit 40 minutes, à peu près) en deux fois. En somme, je n'aime pas spécialement cela. Et je m'inflige cette peine des séries, je suis irrécupérable ! Pour autant, j'aime les séries. Je suis maso mais tout de même, ne dépassons pas les limites du possible qui n'ont jamais été définies.

En ce moment, c'est RG, Roland Garros. Le match de Djokovic contre Tsonga tout à l'heure m'a arraché des battements de cœur frénétiques, des cris de douleur par dizaines, des SMS complètement affolés à ma pote qui soutient aussi Djoko, mais il l'a fait, il passe en demi ! Je me sentais quelque peu coupable de soutenir Djokovic tout de même, surtout quand j'ai vu les restes de larmes sur le visage de Jo-Wilfried. Cela m'a réellement fait de la peine... (Dès qu'il y a un gagnant, je ne peux pas m'empêcher de penser à la peine du perdant, je ne sais pas pourquoi.)

Je reviens en cours pour deux heures par-ci par-là, non seulement c'est épuisant mais c'est vraiment chiant. Il faut ce qu'il faut, cependant, alors je cesse de me plaindre, surtout que je vis la belle vie chez mes parents. Et que je tente de caser des sorties quand je reviens à Paris, histoire de rentabiliser les deux heures de trajet AR.

Côté santé, je récupère lentement, avec des rechutes dans mon sommeil de temps en temps. Je suis apparemment plus épanouie, toute souriante et joyeuse, parce que je ne ressens plus la pression. Mon régime n'a aucun effet, c'est plutôt énervant si l'on considère que cela fait trois semaines que je le mène, je n'ai pas perdu le moindre gramme (enfin si, hier, mais la balance me dit aujourd'hui qu'il est revenu), je fais du stepper (cardio / fitness ? je ne sais pas dans quelle catégorie le ranger) pendant 30/40/45/60 minutes selon les jours, 1/2/3 série(s) d'abdos et de squats tous les jours, et je suis toujours la même. Je crois que je vais devoir entamer une grève de la faim, je ne vois pas comment je vais pouvoir perdre ces 10 kilos en trop autrement, haha ! :D

Je comptais arrêter ce blog après ce post, mais je me rends compte que j'en ai quand même besoin, même si c'est de manière beaucoup moins constante. C'est un peu le souvenir de mes années lycée / prépa', l'image de toutes les difficultés que j'ai rencontrées et de toutes les joies que j'ai ressenties, le cliché de mes rencontres décisives. De temps en temps, je le relis et je ressens tout cela et je me rends compte que je ne suis pas morte à l'intérieur mais en même temps j'en doute. Mon émotivité m'a légèrement quitté et j'ai l'impression que c'est dans cet état que je suis vraiment "moi". J'aime cet état... pas d'insensibilité extrême, je reste humaine, mais de semblant de détachement.
J'ai été le genre de filles à pleurer devant une "rom com", je ne le suis plus. Et ça, c'est une avancée plutôt positive.

Les oraux arrivent, et je tente de me préparer un profil solide. C'est un peu difficile de parler de soi, parfois.

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