Here's the thing we started off friends,
It was cool but it was all pretend.
Non, la chanson ne se réfère pas au texte et ne le reflète pas.
Aujourd'hui, j'ai besoin de tout dire sur
J., de ne pas oublier qui il est, ce qu'il représente, ce qu'il a de particulier au fond de lui-même. Quelque chose de difficilement, voire impossiblement, tangible.
J. s'est manifesté à moi, sans raison apparente dit-il. Par SMS, comme d'ordinaire. J'en suis très heureuse, bien sûr ! [Oui, cette phrase cache un "mais".] J'avais peur qu'il fasse partie de ceux que je perdrai de vue après le lycée, parce qu'il a toute sa vie en dehors du lycée, ses amis surtout. Je n'explique pas mon envie de ne pas le perdre, c'est sûrement parce qu'il est un être exceptionnel à découvrir. Ce n'est pourtant pas moi qui ne le perdrai pas, ni même sa petite amie, mais plutôt sa meilleure amie.
Je suis flattée d'être, selon lui, l'une des seules personnes à le voir comme ça. Son histoire avec
J. est incompréhensible, il le sait lui-même, il faut le vivre pour le concevoir. Je ne lui jetterai pas de pierres, j'ai confiance en lui, je sens qu'il ne fera pas de bêtises, qu'il ne se laissera pas enliser dans sa relation avec
J. au détriment de celle avec
elle. Il a le droit à l'amour et aux sentiments, lui aussi... Il a le droit d'avoir un cœur et de ne pas être insensible. Sa carapace est toujours puissante, dit-il, mais elle a fait une exception. La seule personne qui pourrait lui faire mal, c'est
J., et elle ne le fera pas.
Son histoire personnelle et son vécu l'ont amené à penser ainsi, à vivre ainsi, sans véritables attaches. Un cœur brisé se protège, parce qu'il ne veut plus l'être à nouveau. C'est ce qu'il a fait, il s'est promis de ne plus s'attacher.
Je suis peut-être trop curieuse, je me mêle de sentiments humains (qui sont par définition perceptibles et non explicables), et j'essaie de rationaliser. Ce qui est impossible. Mais, dès lors, que fait-il avec
elle ? Pourquoi s'installe-t-il avec
elle, dans une relation qui n'est pas si forte, dans un appartement, dans une vie ? J'ose supposer qu'elle n'aime personne de plus que lui. J'affirme (avec raison) qu'il n'aime personne de plus que
J., et de loin.
Quelque part, il a toute sa raison : ils ont la tête claire (dit-il), et ne dépasseront jamais la seule limite à ne pas franchir
(je traduis : faire l'amour), même si, d'un point de vue extérieur, leur relation peut être comprise comme une trahison ou une tromperie. Tout ce qu'ils veulent, c'est être ensemble et proches, le reste n'a pas d'importance... J'admire son regard net sur sa relation, même si j'ai peur qu'il dise surtout cela pour se convaincre avant tout. Il m'assure qu'il sait ce qu'il fait, il m'a toujours assuré cela, et je l'ai toujours cru, parce que je lui fais confiance.
Ils tiennent à leur relation, comme elle est, sans la détruire ni l'atténuer (pour rien au monde). Ils ont raison, elle est belle. Je ne la trouve pas malsaine (je suis l'une des seules), je la trouve belle, fusionnelle, intense, toute à l'image de la passion. C'est exactement de la passion. Dans tous les sens du terme. Avec la souffrance qui l'accompagne.
Ces lignes sont truffées de bouts de SMS qu'il m'a envoyés.