I failed and I fell.

Mardi 1er novembre 2011

J'étais partie attirée, je me suis enfoncée dans la forêt du "oh qu'il est mignon", je suis tombée dans le fossé du "et si j'étais amoureuse ?", j'ai bifurqué vers la voie du "j'ai bien envie de lui arracher ce pantalon", j'ai atterri dans le champ fleuri du "ah mais non, c'est juste un ami comme un autre", pour finir presque noyée dans le lac du "je crois que c'est plus que de l'amitié mais je veux pas / il faut pas".

S., c'est le parcours du combattant.

C'est l'article le plus long que j'ai jamais écrit, je crois.

Je ne sais pas quoi penser de mes affaires sentimentales. Peut-être est-il plus sain que je n'en pense rien, et que j'admette qu'elles ne sont pas saines, et que je les oublie. M'attacher alors que ce n'est pas sain risque de me perturber beaucoup plus que ce dont j'ai besoin pour mon année scolaire. Mais il m'intéresse. Il m'intéresse un peu trop pour le petit bout d'homme qu'il est. Et je ne veux pas qu'il m'intéresse. Je voudrais bien être une amie, mais pas rien qu'un peu plus, pas moins non plus. Pas une simple camarade de classe. Pas une fille avec qui il va coucher de temps en temps parce que c'est cool de faire l'amour.
Je suis exigeante, peut-être. Mais je me protège, il y a encore des armures autour de moi, je les ai renforcées après le départ de N., la désillusion, l'amour flottant dans les airs, comme un parfum que je porte depuis quelques mois et que je ne quitte pas. N. est constamment avec moi. Ceux qu'on aime ne nous quittent jamais.

Je n'ose pas m'avouer à moi-même le type de relations que je désire. Ou plutôt, j'ai beaucoup de mal à accepter que je sois une véritable chieuse dans la matière. Et il faut le dire, si je pose les mots dessus dans l'espace fermé/ouvert qu'est celui-ci, cela signifie assumer pleinement mes idées dans ce domaine. Attendez un peu, je viens à peine de réaffirmer que j'étais encore amoureuse de N., il faudra me laisser un peu de temps... Ou alors, un moment de solitude extrême.
Ou peut-être que je pourrais le dire maintenant : j'aimerais avoir une relation amicale sans ambiguïté, ou une relation amoureuse sans ambiguïté. J'en ai plus qu'assez de voguer entre ces deux eaux, de n'être ni amie ni amoureuse, d'avoir croisé un N. qui a bouleversé tous mes principes, d'avoir fréquenté un Mc. qui m'a montré qu'une relation idéale (pour moi) était possible. Je crois que mon idéal a changé, parce qu'il s'adapte à ce que je ressens pour l'autre. Je savais que je ne ressentirais pas la même chose pour N. que pour Mc., parce que pour N. ce fut instantané. Et pour mon fantasme actuel ?

Et pour M. IP ? Je vais le revoir, je le sais, lundi probablement. Je vais le revoir, et j'aimerais qu'on puisse repartir sur une relation amicale sans aucune ambiguïté, qu'on puisse s'aimer comme il disait, des frères et sœurs (et si possible, pas incestueux...) ! Mais, et je le sais, un gros point d'interrogation pèse sur nous et nos tentatives ratées d'amour. Parfois, je me dis que je sais ce qu'il a toujours voulu, que je sois "celle-ci" ; que j'en suis capable, par amitié profonde et respect pour lui. Souvent, je me sens comme une p*te qui ne fait cela que pour l'autre, et pas pour soi. Au fond, je n'en sais rien. Je l'aimais, mais il ne subsiste plus une trace de cet amour envahissant et destructeur. Juste cette amitié qui s'est rapidement dégradée.

Et peut-être que ce nouveau fantasme ne devrait pas en être un. Il devrait m'être interdit de crusher sur lui, pas aussi rapidement, pas aussi violemment. Quand on voit ce qui s'est passé avec le dernier Crush (qui est N.), on comprend aisément que je le refuse en bloc... Mes vrais crushs sont toujours très violents. Ils m'arrachent le cœur et me tordent les boyaux et j'en tombe souvent malade. Je sais que mes pleurs "pour N." étaient également renforcés à cause de la prépa', à la charge incroyable que je ressentais, qui me pesait énormément. Je sais qu'il n'est pas la seule cause de ces états d'âme, ces hauts et ces bas. Je sais aussi que c'est entièrement de ma faute, m'attacher à lui était une erreur monumentale dont j'ai payé le prix.

Je ne veux pas m'attacher, parce que c'est cela qui m'a entraînée vers le fond l'année dernière. L'attachement. Mon grand cœur. Une dépression. C'est peut-être ce que j'ai fait. Et comme j'enferme mon cœur dans une petite boîte, depuis si longtemps, cela s'est manifesté autrement ; ce non-travail, cette démotivation, ces crises de (non-)bouffe, cette lassitude, ce dédain, ce déni. Ces pleurs, aussi. Cet attachement profond à Chou, aussi.

Chou a été présent, je l'aime profondément, mais je sais que nos chemins sont différents. Que nos valeurs diffèrent profondément. Souvent, on dénigre notre relation amicale, comme s'il était impossible d'aimer quelqu'un sainement, sans aucun désir sexuel. Oh, je me fiche de ce que peuvent penser les autres. Mais j'y ai quand même réfléchi, et j'en ai conclu que les valeurs étaient importantes. Dieu, la famille, les homosexuels, la politique, sont autant d'idées sur lesquelles nous sommes différents. Et j'ai honte de scruter notre relation à la loupe, de la décortiquer, parce que sa présence m'est encore chère à présent, mais il n'est pas mon meilleur ami, je n'ai pas de meilleur ami. Il est le Chou, le garçon préféré si vous voulez. J'ai tellement pris l'habitude de le nommer "meilleur ami" pour simplifier les choses, quand je rencontre quelqu'un que je ne connais pas (et oui, je parle donc tout le temps de lui... il devrait être flatté).

Vous voyez, je parlais du nouveau fantasme (il faut que je lui trouve un surnom, appelons-le S.), et je finis par parler de Chou et tous les hommes de ma vie (presque, je n'ai pas évoqué J.), j'ai l'impression de vivre à travers ces personnes-là. Elles ont tellement forgé la personne que je suis à l'instant présent, au jour de mes 20 ans. Eux, je les ai choisis, pas ma famille. (Ma famille aussi est merveilleuse, je ne le dis pas assez.)

Je dois me taire lorsque je suis en présence de S., car ma vraie nature de fille naïve et stupide ressort. Je dois me taire parce que mon image devient écornée, déchirée. Je dois me taire parce que je ruine seule mes chances de devenir amie avec lui.
Mais j'ai parlé de mon anniversaire. Et il me dit qu'il pensera à moi, je déplore qu'il n'ait pas mon numéro (sous-entendu, ce serait bien que tu me le demandes très cher), il ne relève pas mais précise qu'il s'immiscera dans mes rêves. Mes rêves éveillés, ça va, il en a eu une petite part hier.
Je me trouve pitoyable. M'attacher comme ça à un esprit libre.

Je pensais que ce serait fini. J'avais prévu de ne regarder personne, de me plonger dans mon travail, tout en m'intéressant (faux-semblants...) aux personnes de la classe pour ne pas finir l'année seule (la solitude, ce n'est pas fait pour moi). Et comme partout sur Terre, des personnes intéressantes surgissent devant moi, et me perturbent.
Je me dois de rester forte.

J'oubliais presque : je voulais parler de Mc. au passage. Je lui ai envoyé un e-mail pour lui raconter ma petite rentrée (que vous pouvez retrouver, a priori je ne cesserai pas de parler de la prépa' ici mais ce blog est plus officiel, moins personnel), et il me dit en en-tête de sa réponse qu'il n'a pas de surnom pour moi et que ça le dérange.
Ce qui est étrange, c'est que je ne suis pas très surnoms, sauf avec mes amis. J'appelle génériquement les mecs que j'apprécie un peu "p'tit loup", j'appelle le garçon préféré Chou (et il me renvoie le même surnom), mon frère a le droit à sa petite déformation (parce que je passerai probablement ma vie avec lui dans les parages, alors bon...), mais les autres, je les appelle par leur prénom, point. Quand je donne un surnom à Mc., j'ai la désagréable impression de me forcer (et je le lui ai dit...), je ne trouve pas cela naturel. Oh, je sais que le temps pourrait rendre cela naturel, mais ce n'est pas ma priorité de travailler cela. Ici, ce ne sont pas des surnoms que je donne aux personnes, c'est une marque plus simple (abréviation de leur prénom) qui fait que c'est plus simple pour moi de les repérer et de garder une partie de leur anonymat.

Cette histoire de surnoms pour dire que oui, j'ai eu envie d'appeler S. "p'tit loup".
Ce qui prouve bien que je suis dans une misère un peu effroyable à mes yeux.

Et enfin : merci, ma chère Adelsmera. ♥ Pour tous tes mots, pour ta présence, pour ce que tu m'apportes, parce que tu es toujours là, même loin. Merci aussi de m'avoir dit, pour D., je suppose que pour N. c'était pire que pour M. IP parce que rien ne s'est jamais concrétisé, j'ai vécu sur des bribes de rêve et d'amitié si intense qu'elle était presque amoureuse.
Merci. ♥

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