Parfois, c'est trop difficile de revenir ici et d'écrire. C'est trop difficile d'écrire tout court. J'aimerais parler de ma vie, de mes sentiments, ce qui a fait que ce blog a eu du sens, mais je suis trop volatile et pas assez concentrée pour cela. J'ai des tonnes de choses à dire mais j'aimerais que ce que je pense puisse s'écrire automatiquement et former de jolies phrases sans que j'y mette du mien.
C'est fou, j'ai tellement de choses à vous dire, à me rappeler à moi-même.
Si peu de courage en une seule personne pour ce genre de choses.
J'en ai, parfois. Pour faire du sport, tous les jours. Pour reconnaître que je suis toujours un peu "triste" depuis toutes ces années. Pour savoir que j'ai foiré, peut-être volontairement, la plupart de mes relations amicales et amoureuses, virtuelles et réelles.
Mais le courage pour parler de mes sentiments, je l'ai perdu, un peu.
Rencontrer de nouvelles personnes, c'est aussi expérimenter de nouveaux sentiments, de nouveaux problèmes, et je ne pensais pas forcément devoir faire face à ceux-là, un jour. Disons plutôt que j'avais certaines idées pré-conçues et que je pensais que je saurais faire ce qui est juste, mais la réalité m'a révélé une autre facette de moi. Celle qui est moins "bonne". Celle qui sait contourner les principes de morale que je faisais miens.
J'ai eu ma petite dose de "problèmes" avec le-mec-sur-qui-je-n'ai-pas-le-droit-de-crusher. Je sais que je m'étais dit que je n'écrirai pas sur lui, mais tout s'est apaisé, et j'ai envie d'en parler. Cela dure depuis si longtemps, mais il n'y a pas d'issue possible.
Je ne pensais pas qu'une personne pourrait me rendre si stupide. Je pensais que j'avais appris à aimer avec ma tête, et plus avec mon cœur. Au pire avec mon désir. Mais pas plus, jamais plus. Et puis, il est arrivé. Dans mon lit. Avec cet interdit si énorme : je n'avais pas le droit, point. (Parce qu'il était ami avec R., parce qu'il était en couple et exclusif. Surtout parce qu'il était exclusif.) J'ai rejeté. Une fois, deux fois. "Elle" me hantait. Je l'avais rencontrée, je lui avais fait la bise, je lui avais souri. Quelle hypocrite.
J'assume parfaitement d'avoir laissé le-mec-sur-qui-je-n'ai-pas-le-droit-de-crusher entrer dans mon lit. La première fois, je n'avais absolument pas envisagé que je puisse lui plaire, même s'il me plaisait. Je l'avais invité à rester dormir parce qu'il était déjà 2 heures du matin, et qu'il lui aurait fallu une bonne demi-heure avant d'arriver chez lui (à pied), et qu'il faisait froid (l'hiver...). J'ai arrêté ses avances en lui opposant "son" existence, à "elle", dans sa vie. La deuxième fois, c'était plus ou moins innocent de ma part, nous avions commencé à discuter de cours, je lui ai envoyé mon travail, puis insomnie aidant, nous nous sommes retrouvés en ville, il est resté chez moi, et je ne me souviens plus très bien. Je sais simplement que "nous n'avons rien fait" (oh que cette formule est hypocrite !). Pas de bisou, pas de sexe.
Suite à cet épisode, je me suis remise en question. J'ai conclu que je n'avais rien fait de mal selon mon propre barème. Je ne cours pas après lui, c'est lui qui est en couple. Rien n'est tout noir ou tout blanc : il l'aime vraiment, mais la distance est compliquée ; nous ne ressentons rien l'un pour l'autre, excepté du désir. J'entends déjà les reproches, les tentatives de culpabilisation... mais ce n'est pas moi qui ai des attaches, c'est lui. Alors, j'ai décidé, pour mon propre bien, que je ne le repousserais pas s'il lui prenait l'envie de revenir (encore une fois).
Il est revenu dans mon lit. Je me suis sentie sale, après son passage. Pas parce que j'avais des remords ou un accès soudain de culpabilité. Parce que je me suis sentie utilisée. Il m'a purement dégoûtée, si je peux l'avouer. Alors, j'ai décidé qu'il était mauvais pour moi. Que mon attraction inexplicable pouvait être contrôlée par mon cerveau. J'ai voulu contrôler. J'ai décidé que je ne retomberai pas dans le piège. Et je n'y suis pas retombée, lorsqu'il est revenu dans la ville (encore une fois).
Et là, encore une dernière fois, il est revenu me parler. Nous serons tous les deux dans la même ville au même moment. Probablement à 10 minutes l'un de l'autre. J'ai beau avoir été dégoûtée, j'ai "oublié" et j'ai conscience d'avoir oublié. J'ai cette partie de moi qui souhaite lui donner une seconde chance, parce qu'il m'en parle encore. J'ai l'autre qui est plus intransigeante.
Intellectuellement, c'est facile de le garder à distance. Il a ses défauts, qui me sont rédhibitoires sur le papier. Mais physiquement... ah, physiquement !
J'essaie de grandir encore, sentimentalement. J'assume pleinement qui je suis, si on me demande, mais je ne parlerai pas spontanément de moi et de mes expériences. J'ai encore tellement de leçons à tirer de mon passé. Je pose des mots sur mes comportements. Je remarque des occurrences multiples dans mes actes, je devine des significations derrière eux.
J'aimerais arrêter de reproduire les mêmes erreurs.
J'aimerais arrêter de reproduire les mêmes erreurs.
Je suis tombé par hasard sur ton article en venant fureter sur Cowblog où je n'étais pas venu depuis un moment. J'e l'ai lu et je ne peux te souhaiter qu'une chose : du courage pour affronter cela et ne pas répéter les erreurs du passé. Je ne connais que trop bien leurs conséquences ayant vécu une chose similaire, bien que toute expérience est unique, et je ne te souhaites pas que ça t'arrive, même si je ne suis qu'un inconnu qui passe.
El.