Et ces jours-là, qu'il fasse gris, moche, beau, rose, bleu, peu importe, on s'aimait. Et on se le disait. Et on se le montrait. Et tu me manquais chaque jour un peu plus. Et j'avais besoin de tes mots pour m'endormir.
On s'aimait.
Et puis, on ne s'est plus aimés.
Tu ne m'as plus aimée. Tu ne m'as plus regardée. Ignorée, j'étais devenue l'indésirable à qui tu n'osais pas dire de partir. J'ai cessé de te manquer, tu as cessé de m'intéresser. On s'endormait sans mots.
On ne s'aimait plus.
Tu travaillais trop. Tu travailles trop. Et je ne suis plus disponible.
Je ne suis pas certaine que l'on ne s'aime plus.
Je crois juste qu'on n'a pas le temps de se le dire.
J'ai essayé de raccrocher le dernier wagon. Et c'est peu dire que je me suis sentie bien que tu reviennes un peu dans ma vie.
L'euphorie est retombée.
Te dire que je t'aime, c'est trop. Te dire que je ne t'aime pas, ce n'est pas assez.
Mais tu hantes mes rêves lorsque je ne vais pas bien, mes rêveries diurnes lorsque je m'ennuie, j'imagine les mots que je pourrais t'écrire, les phrases qui te feraient sourire et qui allègeraient ta souffrance.
Ton absence ne me fait plus mal.
Après deux mots, après deux e-mails, la routine s'est réinstallée.
Contrôles, khôlles, révisions, agacement, stress, chansons déprimantes, couchers tardifs, malbouffe, sport, prépa.
Je n'ai pas eu le temps de te réécrire. Tout à l'heure, dans le train. Tout te dire est exclu. Je n'aime décidément pas ces personnes avec qui tu t'amusais, quand tu n'allais pas bien.
Mais est-ce que le plus important, ce n'est pas toi ?