Je crois que, comme pour beaucoup d'autres personnes, le problème à la base, c'est l'amour. Ou plutôt, la personne aimée. Que dis-je, chérie. Idolâtrée. LA personne.
J'avais l'habitude de tomber amoureuse sans aucun retour. Ce n'était pas une sinécure, maintenant que j'y repense, et ce n'en est pas devenue une.
Bien sûr, je ne parle pas de ces minables coups de cœur, de ces attirances fascinantes mais légères. Non, je parle de cette attaque subite dans le cœur, ces battements qui s'affolent, ces poumons qui se retiennent, ces pleurs qui montent doucement.
Surtout, j'aime l'amour. J'ai toujours couru après. J'ai besoin d'aimer pour vivre...
J'ai fait, pour le premier garçon dont je suis tombée amoureuse, des choses hallucinantes. Jamais je n'aurais pensé, moi, me comporter ainsi un jour... Ces petits riens qui, aujourd'hui, peuvent paraître futiles, et qui le sont assurément.
Mes sentiments pour Thomas étaient véritables, je le sais à présent. Et je ne regrette pas de les avoir ressentis, même si c'était lui... Je l'ai assez entendu, Thomas est un gros con. Ne me le répétez pas.
Je repense, émue, à ma virée après les cours, chez lui, avec ma Pareille. Au cadeau pour son anniversaire, qu'elle avait partagé avec moi. À la fête qui s'était déroulée le soir même, où il m'avait attendrie avec ses bêtises. À mon cœur qui explosait de bonheur. À sa délicieuse odeur caressant mes narines. À ses yeux verts teintés d'or.
Il m'avait fallu à peine plus d'un mois pour tomber amoureuse, en Troisième.
Il m'a fallu plus d'un an pour l'oublier. Plus de deux pour vraiment déchirer la page et la raturer de long en large, avant de la brûler.
Nous n'avons pas été dans le même lycée. Mais il brillait par son absence. Bien des choses me rappelaient à lui. Son surnom idiot, souvent repris en cours de mathématiques. XYZ. Son meilleur ami, qui a eu droit au même cadeau à ses 15 ans. Préservatifs. Ma Pareille, ayant vécu ces épisodes avec moi. L'Aumônerie. Je ne sais ce qu'il m'a pris, pour le surnom et le cadeau. Ah, si. L'amour. Aveugle.
Encore à la fin de la Seconde, même bien plus tard, chacune de ses apparitions était relatée avec passion par ma Pareille.
C'était la première fois que je tombais amoureuse. Une première fois décevante par certains points, mais enrichissante. J'ai écrit, j'ai aimé, j'ai ressenti. Je me suis tue. J'ai appris.
Depuis lui, j'ai toujours avoué mes sentiments à la personne, lorsque je les pensais réels. Je refusais de réitérer cette erreur. De ne pas avouer clairement, par des mots, mon amour.
Je me suis piégée autrement. Je l'ai trop avoué, cet amour qui n'en était pas un, pas un véritable, à tort et à travers. Souvent faussement, je m'en rends compte maintenant.
J'ai fait deux erreurs, avant de retomber amoureuse.
Je me suis laissée avoir par une fascination attirante. Fort regrettable, honteusement.
Et je me suis laissée guider par ma raison. Sans trop de conséquences, heureusement. Ce n'est pas allé trop loin... Il s'est tenu à sa ligne de conduite, je ne peux pas en dire autant... Contrairement à Ambroise, je n'avais pas de ligne de conduite.
Donc, je suis retombée amoureuse. Et l'irraisonnée a été de retour. La volubile. L'exaspérante. L'excitée. L'exubérante.
Fabian me mettait dans tous mes états. Il m'a assez retourné la tête et perdu dans mes sens que je l'ai surnommé ZYX. Contraire de l'autre, mais lui ressemblant. Chacun de ses sourires, de ses mots non-dits, de ses non-repoussements me rendaient folle... Littéralement folle.
Au début, j'avais cru que ce n'était qu'une attirance fascinée, fascinante, un minable coup de cœur, une légèreté, qui passerait pendant les vacances d'été. Il était beau, que diable, juste et simplement beau. Il l'est encore... Je le trouvais exquis. Je le trouve encore...
Puis la rentrée est arrivée, et le boomerang de l'amour m'a giflée. Les flots de mon amour ont ressurgi, plus violents. Je l'aimais.
Et je l'ai nié. J'ai nié l'aimer. J'ai affirmé le désirer.
La fraîcheur de sa peau lorsque j'osais le toucher. Les muscles dessinés sous l'un de ses éternels tee-shirts. Le sourire de ses yeux. Les douceurs de ses joues. Le plus beau sourire du monde.
J'avais retenu la leçon, j'avais posé des mots sur mes sentiments. « Je t'aime plus qu'un ami. » C'était vrai, et d'une certaine façon, je ne m'investissais pas trop. Je n'avais pas trop mal lorsqu'il me faisait comprendre que lui, non.
Son empreinte dans mon cœur s'est estompée. Lentement, mais définitivement. Il m'a fallu faire, encore, des choses hallucinantes. Me prescrire une « cure de désintoxication ». L'éviter autant que possible sans le fuir. Abhorrer les contacts physiques, quels qu'ils soient.
Et ça a fonctionné, au-delà de mes espérances. Durablement.
Depuis lui, je ne suis pas sûre d'avoir à nouveau aimé. D'avoir ressenti la déferlante irrépressible de mes sentiments. Pas aussi longtemps, et pas aussi intensément.
Je n'étais pas guérie, avant le début de ma Terminale. Pas complètement, je présume.
Je me suis mentie à moi-même. Aveuglée par ce profond désir d'aimer, et d'être aimée.
À force de me sentir atteinte dans mon orgueil, orgueil que je pensais moins conséquent, je suis sournoisement devenue immorale dans ma façon de penser. Il est bien connu que ce sont les idées distillées petit à petit mais sans relâche qui sont les plus dangereuses...
Tout a commencé avec ZYX. La flamme du désir a pointé le bout de son nez, remplaçant le feu dévorant de l'amour.
J'avais l'habitude de tomber amoureuse sans aucun retour. Ce n'était pas une sinécure, maintenant que j'y repense, et ce n'en est pas devenue une.
Bien sûr, je ne parle pas de ces minables coups de cœur, de ces attirances fascinantes mais légères. Non, je parle de cette attaque subite dans le cœur, ces battements qui s'affolent, ces poumons qui se retiennent, ces pleurs qui montent doucement.
Surtout, j'aime l'amour. J'ai toujours couru après. J'ai besoin d'aimer pour vivre...
J'ai fait, pour le premier garçon dont je suis tombée amoureuse, des choses hallucinantes. Jamais je n'aurais pensé, moi, me comporter ainsi un jour... Ces petits riens qui, aujourd'hui, peuvent paraître futiles, et qui le sont assurément.
Mes sentiments pour Thomas étaient véritables, je le sais à présent. Et je ne regrette pas de les avoir ressentis, même si c'était lui... Je l'ai assez entendu, Thomas est un gros con. Ne me le répétez pas.
Je repense, émue, à ma virée après les cours, chez lui, avec ma Pareille. Au cadeau pour son anniversaire, qu'elle avait partagé avec moi. À la fête qui s'était déroulée le soir même, où il m'avait attendrie avec ses bêtises. À mon cœur qui explosait de bonheur. À sa délicieuse odeur caressant mes narines. À ses yeux verts teintés d'or.
Il m'avait fallu à peine plus d'un mois pour tomber amoureuse, en Troisième.
Il m'a fallu plus d'un an pour l'oublier. Plus de deux pour vraiment déchirer la page et la raturer de long en large, avant de la brûler.
Nous n'avons pas été dans le même lycée. Mais il brillait par son absence. Bien des choses me rappelaient à lui. Son surnom idiot, souvent repris en cours de mathématiques. XYZ. Son meilleur ami, qui a eu droit au même cadeau à ses 15 ans. Préservatifs. Ma Pareille, ayant vécu ces épisodes avec moi. L'Aumônerie. Je ne sais ce qu'il m'a pris, pour le surnom et le cadeau. Ah, si. L'amour. Aveugle.
Encore à la fin de la Seconde, même bien plus tard, chacune de ses apparitions était relatée avec passion par ma Pareille.
C'était la première fois que je tombais amoureuse. Une première fois décevante par certains points, mais enrichissante. J'ai écrit, j'ai aimé, j'ai ressenti. Je me suis tue. J'ai appris.
Depuis lui, j'ai toujours avoué mes sentiments à la personne, lorsque je les pensais réels. Je refusais de réitérer cette erreur. De ne pas avouer clairement, par des mots, mon amour.
Je me suis piégée autrement. Je l'ai trop avoué, cet amour qui n'en était pas un, pas un véritable, à tort et à travers. Souvent faussement, je m'en rends compte maintenant.
J'ai fait deux erreurs, avant de retomber amoureuse.
Je me suis laissée avoir par une fascination attirante. Fort regrettable, honteusement.
Et je me suis laissée guider par ma raison. Sans trop de conséquences, heureusement. Ce n'est pas allé trop loin... Il s'est tenu à sa ligne de conduite, je ne peux pas en dire autant... Contrairement à Ambroise, je n'avais pas de ligne de conduite.
Donc, je suis retombée amoureuse. Et l'irraisonnée a été de retour. La volubile. L'exaspérante. L'excitée. L'exubérante.
Fabian me mettait dans tous mes états. Il m'a assez retourné la tête et perdu dans mes sens que je l'ai surnommé ZYX. Contraire de l'autre, mais lui ressemblant. Chacun de ses sourires, de ses mots non-dits, de ses non-repoussements me rendaient folle... Littéralement folle.
Au début, j'avais cru que ce n'était qu'une attirance fascinée, fascinante, un minable coup de cœur, une légèreté, qui passerait pendant les vacances d'été. Il était beau, que diable, juste et simplement beau. Il l'est encore... Je le trouvais exquis. Je le trouve encore...
Puis la rentrée est arrivée, et le boomerang de l'amour m'a giflée. Les flots de mon amour ont ressurgi, plus violents. Je l'aimais.
Et je l'ai nié. J'ai nié l'aimer. J'ai affirmé le désirer.
La fraîcheur de sa peau lorsque j'osais le toucher. Les muscles dessinés sous l'un de ses éternels tee-shirts. Le sourire de ses yeux. Les douceurs de ses joues. Le plus beau sourire du monde.
J'avais retenu la leçon, j'avais posé des mots sur mes sentiments. « Je t'aime plus qu'un ami. » C'était vrai, et d'une certaine façon, je ne m'investissais pas trop. Je n'avais pas trop mal lorsqu'il me faisait comprendre que lui, non.
Son empreinte dans mon cœur s'est estompée. Lentement, mais définitivement. Il m'a fallu faire, encore, des choses hallucinantes. Me prescrire une « cure de désintoxication ». L'éviter autant que possible sans le fuir. Abhorrer les contacts physiques, quels qu'ils soient.
Et ça a fonctionné, au-delà de mes espérances. Durablement.
Depuis lui, je ne suis pas sûre d'avoir à nouveau aimé. D'avoir ressenti la déferlante irrépressible de mes sentiments. Pas aussi longtemps, et pas aussi intensément.
Je n'étais pas guérie, avant le début de ma Terminale. Pas complètement, je présume.
Je me suis mentie à moi-même. Aveuglée par ce profond désir d'aimer, et d'être aimée.
À force de me sentir atteinte dans mon orgueil, orgueil que je pensais moins conséquent, je suis sournoisement devenue immorale dans ma façon de penser. Il est bien connu que ce sont les idées distillées petit à petit mais sans relâche qui sont les plus dangereuses...
Tout a commencé avec ZYX. La flamme du désir a pointé le bout de son nez, remplaçant le feu dévorant de l'amour.
Tomber sur ces mots par hasard, écrits lors d'une tentative vaine (?) d'explication. J'avais besoin de me libérer. De dire la vérité, à quelqu'un ou à plusieurs. Éviter les questions difficiles, vouloir tout éclaircir.
Comme une volonté d'écrire ma vie, mais ne pas la vivre comme un récit.
Il est trompeur de vouloir tout dire, parce que jamais on ne pourra tout dire sur soi. Freud, Kant, Bourdieu, Pascal, tous se bousculent dans ma tête et rien de clair n'en sort. Je ne sais plus rien. Mais ne pas croire, n'est-ce pas la fin de mon humanité ?
J'ai eu ma période de doute sur ma propre humanité. Il faut que je retrouve ces mots, ses mots, mes mots, tous ces e-mails envoyés avec une appréhension et les réponses lues le cœur suspendu, comme si c'était vital.
Il a été vital à ma "renaissance". A. a été vital pour mon acceptation de moi-même. Et je le lui ai déjà dit : je ne le remercierai jamais assez.
Et j'ai parfois honte de penser ces choses. De rêver de lui, troublement, bizarrement (mais sans ambiguïté bien sûr). Un film idiot qui m'effraie par la rigueur, le tennis, l'île déserte, le tableau noir, tout.