Try to have hope.

Vendredi 8 mars 2013

(As I'm in love with P!nk, here is another song of her.)
 

C'est compliqué de continuer à se sentir mal. Je ne sais plus comment faire pour ne plus avoir ces moments de fluctuations entre un état de relative contentement de moi-même et un état d'apathie misérable et agaçante pour les autres. C'est terrible mais à relire ce blog (qui finit par être une consigne des moments forts de ma vie sentimentale donc privée et des choses que je veux cacher à mon blog officiel), je me rends compte que je fais les montagnes russes, constamment. C'est un temps d'acclimatation pour sortir de la prépa' qui dure, qui dure et qui n'en finit plus, malgré tous mes rares efforts, malgré la débauche dont je fais preuve, malgré les amis que je me fais petit à petit. J'oublie à quel point je me sentais mal en prépa', les extrémités auxquelles j'étais parvenue la dernière année (les anxiolytiques, les jours où j'étais allongée dans mon lit et jouais machinalement, le peu de travail que je fournissais, la peine que je tirais derrière moi tous les matins et les fards pour le cacher), le parcours que j'ai traversé avant la dernière année (les larmes, les petites joies avec P. et le garçon préféré, N. en général et tout ce que son nom évoque, Voisine).
 
C'est compliqué de ne plus savoir s'exprimer. Il fut un temps où c'était clair quand j'appréciais les personnes : ça se voyait, je leur disais, point. Maintenant, je suis tellement COINCÉE du cœur que j'ai du mal à m'ouvrir, parce que j'ai tellement peur d'être blessée. J'ai du mal à faire des câlins à mes amis sans mouvement de recul à un moment ou à un autre, alors qu'avant j'étais tactile et laissais souvent ma main se balader sur les épaules ou les bras de mes amis. J'ai du mal à faire la bise (la bise !) à mes connaissances sans me sentir gênée à un moment ou à un autre, alors qu'avant ce geste m'était naturel. J'ai du mal à sourire aux gens sans me sentir mal à l'aise à un moment ou à un autre, alors qu'avant je le faisais avec joie, parfois machinalement. J'ai du mal à accepter les démonstrations objectives d'amitié sans avoir le cœur qui bat fort, alors qu'avant, si elles me rendaient réellement heureuses, je n'en faisais pas toute une histoire.
 
J'essaie de m'accrocher aux petites joies de la vie quotidienne. Mais le poids de mon dégoût profond de moi-même est trop lourd.
 
J'adore avoir le cœur brisé en écoutant une musique. J'adore ressentir le pouvoir d'une simple chanson sur moi, des notes qui forment une mélodie, des paroles qui racontent une histoire. Je dois avouer que c'est surtout la mélodie qui me rend triste. J'adore qu'une chanson soit liée à une personne ou à un moment de ma vie, et que l'entendre me brise le cœur, parce que je suis heureuse d'avoir vécu des moments forts. C'est inexplicable, la sensation de nostalgie qui me fait survivre, espérer. J'espère revivre.
No nothing is as bad as it seems
We'll come clean
...


Vous voyez, ma vie actuelle me plaît dans sa globalité. J’ai des amis ici, à Nantes, des personnes sur qui je peux compter quoi qu’il arrive (en tout cas, je l’espère). Je suis à l’aise dans mes études, j’aime profondément ce que je fais, même si je ne sais pas quelle branche de métier m’intéresse. Je suis en bonne santé, mon nez ne coule pas, ma tête me fait mal de temps à autre mais rien de grave, je ne dors pas bien mais je supporte, ma jambe me fait souffrir mais pas au point d’avoir constamment mal.

 

Mais je me déteste. Je me déteste jusqu’au plus profond de moi, je me méprise d’être la personne que je suis, aussi négligente, inattentive aux autres et passive. À voir mon appartement, on penserait que je suis déprimée. C’est peut-être le cas, au fond, mais je pense que c’est surtout de la paresse. Je ne crois pas que j’étais comme ça « avant », avant d’avoir été détruite par quelques mois d’études. Je lutte encore pour retrouver un peu de volonté et de passion, quelque chose qui me donne envie de me lever le matin, de faire quelque chose de ma journée autre que d’assister aux cours. J’ai vraiment l’impression, parfois, de ne servir à rien, de ne rien faire de bien. Je ne parle pas de mon « utilité » pour les autres ou du « bien » pour les autres, mais par rapport à moi-même, car au fond je voudrais être un peu égoïste.

 

Je ne sais pas trop comment expliquer à mes amis l’inexplicable. Une fois, j’ai dit à une de mes copines que j’étais déprimée, j’ai eu le sentiment de me confronter à des moqueries, un air de « mais tu as tout pour être heureuse ! ». Merci pour la considération. Merci pour la compréhension. Merci pour la pointe de mépris. La « vraie » déprime, ça ne part pas en un claquement de doigts. Parfois j’envie ces personnes qui savent être heureuses. Je me regarde parfois et je vois quelqu’un qui fuit le bonheur. Les joies, je connais, tout le monde connaît, c’est si facile d’avoir des accès temporaires de bien-être. Moi, je me sens sèche, asséchée. Plus capable d’écrire, plus capable de ressentir.

Sauf de ressentir des choses pour des personnages de fiction. De pleurer en les regardant, de pleurer tout un week-end, de passer la nuit à pleurer.

 

Je ne sais pas trop ce qui m’arrive en ce moment. Cette apathie ne me sied pas, mais en même temps je n’ai envie de rien d’autre. Je ne me plais plus, je devrais donc changer car on ne change que pour soi (encore une marque d’égoïsme). Mais je n’ai pas assez d’énergie pour changer, à chaque fois que je finis par faire quelque chose que j’ai planifié depuis des jours, j’accomplis un exploit, comme descendre à la laverie, descendre les poubelles... alors, changer quelque chose de plus profond ? J’ai des problèmes plus profonds que mon bordélisme et mon manque d’hygiène (dans mon appartement, du moins, pas sur ma personne). Je suis complètement cassée et je ne me souviens plus du mécanisme de mon fonctionnement. Je suis brisée à l’intérieur mais ça ne se voit pas toujours à l’extérieur. J’aime cacher, je n’aime pas parler de moi à mes camarades, j’ai eu trop mal pour accepter qu’on me fasse du mal à nouveau.

Sauf que je ne peux pas tout maîtriser, voire je ne maîtrise rien. Nos choix influencent nos péripéties, certes, mais je ne suis jamais sûre de rien. Quand je lance un objet, je ne sais pas s’il va retomber là où je le voyais (lois de la nature) ou s’il sera emporté par le vent (circonstances extérieures). Quand je choisis de prendre le chemin A, je ne sais pas s’il me mènera à l’objectif A ou si la catastrophe B changera le cours des choses.

 

Je ne sais pas trop ce que je suis en train d’écrire. Je n’ai jamais vraiment cru au hasard, j’ai toujours pensé qu’une action avait des conséquences à peu près contrôlables. La vie n’est pas vraiment celle que l’on croit.

 

Je vais bien. Mais j’ai des dysfonctionnements.

Voir le sang qui coule.

Vendredi 11 janvier 2013

J'ai fait une prise de sang ce matin, bras droit, comme d'habitude. Avant cela, je suis passée à l'hôpital pour mon genou. J'ai encore mal quand je marche avec la genouillère, j'ai parfois l'impression que mon genou va fléchir, je ne peux pas monter ni descendre les escaliers malgré le fait que j'ai retrouvé ma mobilité, et pourtant je ne lui ai rien dit. Je ne sais pas ce qui peut améliorer cette situation, si ce n'est le temps.
J'aime bien voir le sang couler de mon bras. J'ai fait un nombre plus élevé que d'habitude de prises de sang récemment (pour vérifier si mes plaquettes allaient bien après injection d'anti-coagulants) (oui, je me faisais des piqûres tous les jours, pas pendant très longtemps), et j'aime bien ça. Ça ne m'effraie pas, ne me dégoûte pas. Je crois que c'est la couleur rouge, un peu foncée, et le fait de me sentir "vivante".

J'ai repensé à toutes ces fois où je rêvais ces choses étranges, ces épanchements de sang monstrueux et sales. Je la vois comme une autre partie de ma vie, que je peux mettre 3 ans mais surtout 6 mois entre parenthèses, qui définit et conditionne mon présent. Parce que ce que j'ai perdu durant ces quelques mois, je ne le retrouverai jamais. J'ai été profondément changée à l'intérieur de moi-même, mon caractère un peu fuyant et craintif découle de ces moments d'errance, mais c'est un long chemin d'incertitude à venir avant d'arriver aux buts.

Je ne sais pas si la déprime fait partie de nous pour toujours. J'espère que non, pas vraiment. C'est compliqué de vivre, en vérité, et tellement plus simple de laisser faire. Sauf que la simplicité, en vérité, ce n'est pas mon truc. Je ne sais pas faire simple. Je me charge d'activités associatives comme un mulet, juste pour avoir des choses à faire, mais en vrai je ne fais rien, pas encore. C'est comme si j'étais encore passive dans ma propre vie, comme si les décisions que je prends se font sur un lancer de dés, au hasard, comme ça. Je ne réfléchis pas assez, ou je réfléchis trop tard.
J'ai souvent voulu laisser ma logique diriger mes choix, mais je m'en remets toujours à mon instinct en vérité.

Ce serait bien d'arrêter, quand même.

(Je ferai un article sur la rétrospective de 2012 et ce que j'attends de 2013, et peut-être des résolutions en vrac. Je sais que c'est stupide de le faire en janvier, pourquoi pas prendre des résolutions le 22 mars, après tout c'est un jour comme un autre. J'ai juste besoin d'un coup de motivation et je pense, à tort peut-être, que le post-partiels est le bon moment pour retrouver une hygiène de vie et de pensée. On verra.
Et je dois surtout répondre à vos messages.)

Nouvelle année.

Mardi 24 janvier 2012

Je ne sais pas si vous avez suivi, je ne sais pas si les journaux en ont parlé, mais c'est la nouvelle année aujourd'hui, pour moi et quelques autres ressortissants asiatiques ! (Beaucoup, en fait.)
Donc une nouvelle année (du Dragon) se profile, un de mes cousins (états-unien) se fait vieuuux (24 ans, mais une petite amie depuis longtemps donc peut-être qu'il se mariera bientôt... ?), JE me fais vieille (dans quelques mois, je serai majeure dans le monde entier...), mais tout va bien, c'est une nouvelle année. Et cela ne change rien de spécial.

Je ne l'ai pas fêté (enfin, pas avec ma famille) le jour même, j'ai dîné hier soir et c'était bon (mais chaque WE est un peu un repas de fête chez moi), ce soir je me suis fait des nouilles chinoises (y'a pas à dire mais quand on n'en a pas mangé depuis longtemps, ces trucs c'est bon quand même, même si c'est le "repas du pauvre" haha, et c'est surtout bon quand ça arrache tellement la gueule que j'en transpire). Et j'ai souhaité la bonne année à ceux qui comptaient pour moi, et j'ai eu des vœux de la part de potes.
Et on le fête un peu mieux la semaine proch' quand Frérot reviendra de son voyage au ski !

C'est vraiment quand je pense à la nourriture que je me dis que j'ai un gros héritage asiatique quand même, même si je rejette en bloc le tofu et que je dois faire partie des 0,0000001% de Chinois qui n'en mangent pas (j'assume, c'est dégueu'). Et c'est bon de savoir que mon palais est tout de même domestiqué à la shanghaïenne, ça me fait au moins un trait de culture. (En dehors de la langue, oui.)

Sérieusement, le plus gros intérêt de la maison familiale c'est la nourriture. Et mon lit, mon merveilleux et fantastique lit.
Dis-je emmitouflée dans mon lit dans ma chambre d'internat, un sweat sur le dos, et en train de me demander si je mets des chaussettes ou pas tellement j'ai froid aux pieds.

http://madness.of.love.cowblog.fr/images/Images/dragonbywielkibood36f7ll.jpg

Le plus difficile...

Vendredi 20 janvier 2012

Je ne crois pas que comprendre qu'on va mal soit si compliqué que cela. Bien sûr, le déni joue son rôle. Le refus de voir la réalité aussi. Parfois, c'est plus simple de croire que tout va bien et de se rendre compte que tout ne va pas si bien que cela. Parfois, cela finit aussi par manger, engloutir, et ne plus recracher.
J'ai fini broyée par mon déni. J'ai fini déchiquetée par l'espoir vain que j'irais mieux.
J'ai craqué.
Je suis sous anxiolytiques.

Ce n'est pas plus mal. C'est juste surprenant, lorsqu'on pense que j'ai toujours évité les médicaments. Mais certaines situations appellent des solutions. Et puis, j'ai honte de m'être fait avoir par la prépa'.
Mais il ne reste pas longtemps. Je dois tenir "pas longtemps". Le reste ne compte pas. Pas du tout.

Et comment on fait lorsqu'on s'empêche de pleurer parce que c'est une faiblesse ? Comment on fait quand, à deux heures du matin, on ne dort toujours pas et qu'on pleure, on pleure ?
On arrête et on dort.

<< After | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Before >>

Créer un podcast