Le jour où la Lune est la plus pleine dans l'année.
Le jour où je suis censée manger mes gâteaux préférés : les gâteaux de lune.
Le jour où
Il a pensé à moi, bien sûr...
Je pensais à samedi, bien sûr. Mais il est déjà super tôt, lundi.
Il vient de m'appeler.
M. IP.
Punaise, oui, même en prépa je trouve le temps d'avoir une put*** de vie sociale.
J'ai froid. J'ai aimé l'entendre, même si... comme toujours, entre nous, les mots sont voilés.
J'ai décidé de mettre mon orgueil de côté. On vit mieux sans. [On fait aussi plus d'erreurs de jugement, soit...]
Tu n'es pas simple.
Toi non plus. Tu es compliquée.
Et nous en jouons, nous paraissons contrôler et maîtriser tout ce qui nous entoure, tout ce qui se décide en nous. Nous mesurons nos gestes, nous ne nous investissons pas corps et âme. Nous aimons follement, mais avec parcimonie.
Il. Parce que de 'tu', il est passé à 'il'. J'ai mal là où il m'a emportée. J'ai une soif de tendresse parce qu'il a emporté mon cœur.
Et je comble comme je peux. Je comble avec nos souvenirs communs, je comble avec d'autres personnes.
J'aime comme j'en suis capable, maladroitement, avec trop de mots.
Je ne passerai jamais outre
M. IP, je crois. Pas avant de tout lui dire. Mais bien sûr, je n'aurais pas le courage de tout lui faire savoir. Peut-être un jour, si je rencontre la personne qui me le fera oublier, si je croise le regard d'un homme assez signifiant pour me faire perdre mes préjugés sur les mecs.
Vendredi aprèm', je savais que j'allais le voir. Vendredi matin, durant mes deux heures de philo, j'ai cru bon de laisser couler un peu de moi, un peu de peine, un peu de mots. J'ai écrit, analysé... Parce que sur nous, je pourrais parler longtemps, trop longtemps, beaucoup. Je pourrais tout dire, je pourrais répéter les choses indéfiniment, elles ne m'ennuieraient pas.
Lui, je le radote. Je le porte fièrement en flambeau. Je ne veux pas qu'il me quitte, pas réellement... Si je le voulais, il serait déjà parti, un peu. Ai-je déjà parlé de
Snake ou même de
ZYX à quelqu'un de ma nouvelle classe ? Non. De qui ne cesse-je pas de parler ?
M. IP.
[Je prends les exemples de
Snake et
ZYX vu que je les ai croisés aujourd'hui.]
Voici les mots que j'ai brouillonnement écrits, une lettre qui ne sera jamais envoyée, à
M. IP. Pas corrigés, bien sûr.
La recherche du Beau et de la Vérité.
N'est-ce pas ton but ? Quelque peu ambitieux, certes. Beaucoup trop à mes yeux.
Je n'aime pas l'idée que tu te cherches encore. En fait, j'ai cette sensation diffuse que tu ne sais pas encore ce que tu cherches, donc que tu ne le trouveras jamais. Tu pourrais passer toute ta vie à chercher sans cesse, mais tu ne te trouveras pas.
Pessimiste, je suppose. Tu n'aimes pas ça. Mais simplement, j'en ai marre d'être optimiste tout le temps. J'en ai marre d'être optimiste à ta place. Je suis sèche, tu sais. Finie. Rouillée. Mon cœur ? Je ne sais plus s'il existe. S'il est encore à toi ou s'il m'est revenu. Ou s'il est à Lui, envolé à nouveau. Je suis à bout, à bout... Tu me comprends ? Peut-être, peut-être pas. Es-tu seulement capable de me comprendre ? Non, et tu le sais très bien. Tu n'arrives déjà pas à te comprendre, pourquoi t'emmerder à regarder en moi ? Vulgaire, vulgaire. Langage, je sais !!
Je crois que ça me fait mal, quand même. J'ai été tellement impliquée dans notre relation, j'ai beaucoup trop laissé de moi-même, et je ne me sens pas capable de tout retrouver. De toute façon, tu me diras, je ne pourrai jamais tout retrouver, parce qu'une chose ne se déroule jamais deux fois identifiquement. Je sais, c'est logique.
Tu n'es même pas capable de comprendre toi-même notre relation. Tu n'es pas capable d'expliquer pourquoi, comment. On ne s'aimait même pas... Qu'est-ce qu'on a fait ? On s'est perdus ? On s'est perdus. Oui. Beaucoup trop. Comme deux amoureux que nous n'étions pas. Comme deux amants que nous ne serons jamais. Comme deux amis que nous ne sommes plus ?
Je n'arrive pas à te surmonter, je l'avoue. Te dépasser. Dépasser cette idée. Explique-moi comment on a pu, pendant deux ans, ne pas réellement se rendre compte de ce qu'on faisait, ne pas savoir consciemment qu'on était dans cette spirale du désir. Deux ans entiers. Des relations que j'ai expérimentées, sans vraiment y croire. Sans savoir que derrière eux, j'avais besoin de te chercher. Tu n'expliqueras pas... Tu me diras que non, que ça n'a pas duré deux ans, que ces deux années étaient vides. Que tout a commencé cette dernière année, cette Terminale. Je n'y crois pas. Je n'ai plus de recul, plus de souvenir. Je ne sais plus. Tu as toujours fait partie de ma vie. Et, quitte à t'inquiéter, tu ne me quitteras jamais vraiment. Et à vrai dire, je n'ai pas envie que tu partes réellement. Je dois être maso pour accepter l'idée que tu m'habites et que souvent, il m'arrive de te regretter. Oui je te regrette.
Tes révélations ont été un déclencheur. Déclencheur de ma racine du mal ? Non, non, ça, c'était avant. C'était d'autres. C'était moi. Étais-je amoureuse ? Le suis-je devenue ? Le suis-je encore ? Oui, peut-être, non. Je ne peux pas dire que ça a été le début de ma perte, même si c'est vrai. Je ne peux pas te blâmer pour cela parce que c'est ma fragilité qui est mise en cause et non pas ton attitude (ou alors, on a chacun des torts). Ouais, on a chacun des torts. Comme dans toute relation humaine. Ce n'est jamais de la faute d'une personne, c'est toujours les deux. Même si, on le sait tous les deux, le coupable est toujours masculin... =)
J'ai du mal à dépasser ces trois ans, parce qu'en plus, le pire, est qu'elles n'ont pas abouti à quelque chose ! Tu t'en rends compte ? Est-ce que tu peux comprendre ? J'avais besoin de toi. Tu es simplement parti, me laissant encore plus désœuvrée. Parce que l'autre con, même s'il m'a fait la même chose, je n'avais pas de sentiments profonds pour lui. Toi, c'était différent, c'était toi ! Je t'aimais vraiment, même si ce n'était qu'une amitié, même si je ne me voyais aucunement finir mes jours à tes côtés, c'était toi.
Tu ne te rends peut-être pas compte de l'influence que tu as eu sur moi. Moi-même, je ne la saisis pas très bien.