It's your world, you get to make your own rules.


 
Non. On ne sera jamais même un couple. Un de ces putains de couples qui s'aiment, qui se touchent, qui se ressentent. Une de ces putains de mascarades. Des engueulades, des mots plus durs que d'autres, plus hauts, plus bas, de la haine contenue et distillée sournoisement. Non.
Nous, on ne sera jamais rien. Je n'aurai jamais le droit de dire que je ne suis pas célibataire, jamais le droit de déclarer "mon chéri", "mon amour". Je ne crois plus du tout à l'amour, parce que, même avec toi, je n'ai pas réussi. Je n'avais déjà plus confiance... Je n'aurai jamais le droit d'avoir besoin de toi, d'avoir envie de tes bras, de ton corps. Pas le droit à tes lèvres, pas le droit d'être jalouse.

Et... je n'en ai pas besoin. Je n'ai pas besoin d'être un couple. Je n'ai pas envie d'être en couple. Je veux mon célibat, je veux ma liberté, je veux ne pas être attachée, je veux ne pas me sentir obligée de t'aimer. Je ne désire pas t'embrasser, je ne suis pas jalouse.

Le regard des autres me fait douter. Comme s'il nous était interdit d'être une apparence creuse. Comme si nous étions forcés d'avoir des sentiments pour cela.
Moi, dans tout cela... Même toi, tu ne me crois pas. Même toi, tu ne me connais pas. Quel est ce doute dans ton regard lorsque je te dis, au creux de l'oreille, « je ne t'aime pas » ? Quel est ce pli au coin de tes lèvres lorsque mon souffle te caresse ? Je déteste devoir me justifier de mes actes. Je fais cela parce que je le fais, point. Oui je suis creuse, oui je suis vide. Oui, je ne mets pas de signification derrière mes actes. Et alors ?
La subtilité avec vous ne m'apporte rien que des problèmes. Je suis subtile dans ma simplicité.

Suis-je obligée de leur dire « tu es plutôt pas mal » avec l'idée de vouloir coucher avec eux ?
Suis-je obligée d'être amoureuse et d'avoir besoin de lui pour vouloir coucher avec lui ?
Suis-je obligée d'être « normale », classique, timide, effacée, pour exister ?

Je ne suis qu'une catin, alors. Une catin qui le sait.
J'ai toujours su que j'étais une salope. Mais une salope par choix. Révélation de l'année.
Qui sait qu'elle trouble l'Anglais. Qui sait qu'il lui ressemble peut-être, qu'il s'amuse peut-être avec elle comme elle le fait avec lui, qui sait qu'il est peut-être son contraire, qu'il ne connaît peut-être que la plaisanterie pour l'attirer. Qui sait que lorsqu'elle se baisse, son décolleté devient indécent, qui sait que ça met l'Anglais en difficile position, parce qu'il en est gêné et lui dit d'arrêter. Qui sait que l'Anglais sera désavoué par ses pairs, qui lui diront simplement de ne pas regarder. Et lui, il sait que je ne suis pas amoureuse de lui. Il sait qu'il me plaît.
Qui sait qu'elle rend M. IP fou, qu'il n'a plus toutes ses capacités cognitives à son contact. Qui sait l'effet que son bassin peut provoquer contre lui. Qui sait qu'elle est faible face à lui, quel danger il représente pour elle. Qui sait s'en protéger en attaquant directement. Et lui, il sait que je ne suis pas amoureuse de lui. Il sait qu'il me plaît.
Qui sait qu'elle est troublée par TN. Qui sait qu'elle aimerait lui ressembler. Qui sait qu'elle le trouve superbe malgré elle. Qui sait qu'il ne la considère pas. Qui sait que leurs destins n'ont pas lieu d'être liés, et qui s'en fout. Qui s'en fout.

Je me fous de savoir ce que vous pensez de moi. Je me fous de savoir que je suis stupide d'agir ainsi.
J'en ai conscience.
Je suis un modèle de vertu, disent-ils. Si tu savais, mon p'tit Dexter...

http://madness.of.love.cowblog.fr/images/Images/HatetoLoveYoubyMultiCurious.jpgWhat if we don't have any rules ?
Does it really hurt ?

Ceci est une copie un peu plus approfondie de l'article du camping. Il faut dire que je ne parle pas ici pour me cacher. J'ai donc retiré le mot de passe. Tant pis pour ma promesse de ne rien dire, tant pis.
Il est exact que ce soit écrit, mais ce qui est écrit est une erreur. Boris Vian, L'arrache-cœur


M. IP m'a déboussolée. C'est censé rester un secret, mais comment puis-je n'en parler à personne ? Comment puis-je me taire et supporter cette expérience sans même en parler ici, dans mon "journal intime public" ?
Il a pensé à des choses que j'avais occultées depuis longtemps. Des choses auxquelles je ne pouvais plus penser. Le désir. Nos deux corps, nus, simplement. Nos deux esprits, pas amoureux, véritablement.
Il m'a poussée dans mes retranchements, il m'a désinhibée, il a été vraiment pas mal. Pour sa première expérience du genre... Son premier baiser. Passionné. Soudain. Sa peau chaude contre mes vêtements, au début. Puis contre ma peau. Sa barbe naissante caressant mon corps. Oui, je fais une fixation sur la barbe, c'est rugueux et terriblement excitant. Cela dit, l'Anglais aussi est barbu. Ses mains sur mon ventre, mes seins. Oui, je suis sensible, tactile, ce n'est pas pour rien.
Dire qu'il m'a surprise est un euphémisme. Dire que je me suis surprise en est un aussi. J'avais barré cette hypothèse, raturé ce rêve. Et au final, je me retrouve à faire des préliminaires avec lui, dans la chambre de la tente, alors que d'autres dorment en face et nous somment de ne pas faire de conneries. F*ck, hein. Combien de fois ai-je dû le rassurer, lui dire que c'était sa vie, ma vie, que cela ne les regardait pas ? Les autres. L'enfer, c'est les autres. Sartre, tu as bien raison. Combien de fois a-t-il hésité entre « le faire ou pas » ? Tellement, que je ne compte plus, que je n'explique plus. Devant le torse nu, une première fois, il hésitait déjà. Ensuite...
J'ai aimé discuter avec lui, éclaircir notre relation (« on ne sort pas ensemble »), définir notre nuit (« il ne s'est rien passé »), assurer nos arrières (« tu n'es pas la bonne personne, je ne suis pas la bonne personne »).
Savoir qu'il n'allait pas bien sans pour autant pouvoir l'aider, parler de lui (non il ne se suicidera pas, non aucun mec ne l'attire).

Je me sens démunie, en ce moment, véritablement incapable d'être amoureuse, de mon côté.
Je ne peux rien contre son désintérêt pour la vie, je ne me sens pas assez forte pour le soutenir. J'ai aidé à ma manière, avec les mots d'un autre... Des mots dans lesquels on s'est tous reconnus, à un moment ou un autre de notre courte existence. Des mots universels.
Je ne sais pas ce que je peux faire de plus sans devenir folle.

http://madness.of.love.cowblog.fr/images/Images/keytomyheartbyapril182.jpgLe jour où il réussira à ouvrir mon cœur à nouveau sera l'un des plus heureux de ma vie.
'Cause it's too much, it's a lot to be something I'm not
I'm a fool out of love...



J'ai l'impression de n'avoir jamais eu autant besoin d'Eux.
L'impression d'avoir une lacune d'amour, un amour déçu, une indifférence chronique, une peine latente.

Je n'arrive pas à croire que je lui sois indifférente.
Peut-être que c'est ça qui m'attriste, au fond. La pensée que M. IP n'est plus. Ni dans ma tête, ni dans mon cœur.
C'est sûrement passager. Ou alors, c'est ainsi depuis le début de notre... relation.
C'est bien la première fois que je trouve ça étrange de ne pas être amoureuse.

En parler hier avec un "inconnu", ça m'a fait bizarre. Je n'y avais pas pensé depuis longtemps.
Et ça me fait penser que j'ai du mal à dire "un ami" en parlant de M. IP, mais que je ne peux pas (et voudrais pas) dire "mon copain".
À chaque fois que je pense à "nous", ce sont les autres qui m'y incitent. Par leurs questions, ou leurs remarques.

C'est ce qui me conforte dans l'idée qu'on est bien comme on est.
Que je suis bien comme nous sommes.

Peut-être que j'ai vraiment un trou dans mon cœur.

http://madness.of.love.cowblog.fr/images/Images/Timetoslowdownbyt0x1cd0LLy-copie-1.jpgFading colors. Like my heart.
I may not be a perfect soul but I can learn self-control...
Pardon me my friend...


 

Une belle, magnifique journée d'été. Ça fait du bien, tout autant que les professeurs absents. Surtout, les heures de permanence avec M. IP et ma G., c'est inratable. Et qu'est-ce que ça fait du bien d'être en leur présence !
Assis sur l'herbe, à parler de tout et de rien, ma p'tite G. qui est toute aussi volubile que d'habitude, sentir son bras dans mon dos, m'allonger sur lui quelques secondes, juste lui, juste elle.

Étrangement, ce contact prolongé avec lui ne me rend pas amoureuse de lui. Ouais. Je ne mens pas.

http://fc01.deviantart.com/fs45/i/2009/125/3/6/angel__s_rules__by_m0thyyku.jpg
J'aimerais juste qu'on se voie en dehors du lycée, qu'on s'aime sans s'aimer et qu'on s'embrasse à ne plus pouvoir respirer. Je crois qu'au fond de moi, ça me brûle quand tu es là. Et que quand tu pars, je ne me sens pas plus mal.

Quel être suis-je pour ne pas aimer quelqu'un comme toi ?

Don't you worry what their bitter hearts are going to say...
 

Comment expliquer que je l'aime, mais que je n'en suis pas amoureuse ? D'une certaine manière je l'aimerai toujours.

Son e-mail m'a ouvert les yeux. Ce serait mentir de lui dire que je ne me doutais pas de ce qu'il y écrit. Je pourrais aisément 'tomber' dans un lit avec lui. Je sais, c'est triste, dommage de gâcher une relation si... ambiguë pour un simple (pas si simple que cela) désir. Il est tiraillé, moi aussi, pas pour les mêmes raisons, pas avec les mêmes motivations.

Peut-être qu'on se ressemble trop pour s'aimer. Peut-être que nous ne sommes pas destinés à nous aimer.
Sinon, je ne saurais expliquer pourquoi je ne ressens plus ce petit truc à sa vue, ce pincement au cœur, cette joie infinie.

Je n'aurais jamais la relation parfaite que je voulais avec lui, cette amitié sincère, ce dévouement désintéressé. Cette attraction mutuelle est trop forte. On ne peut pas la surmonter pour atteindre une relation sans ce désir. Donc, tant pis. Je l'aime comme il est, de toute façon...

Inexplicablement, je ne suis pas amoureuse de lui. Ce serait pourtant plus pratique, par bien des côtés.
Mais la vie n'est pas simple, ni pragmatique, alors je me contente de ce que j'ai. De ma relation bancale avec lui.

Je me contente de nous, de ne pas l'aimer, de le chérir, d'être sous son regard, d'avoir envie de le toucher, et d'être heureuse ainsi. Au moins un peu. Le bonheur ne se résume pas à mes relations avec lui. Mon bonheur ne se résume pas à lui.
Je ne sais pas où tout cela va nous mener, mais j'irai avec plaisir.

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