And I can't be somebody else
You took something perfect
And painted it red...
You took something perfect
And painted it red...
C'est difficile pour moi de revenir m'exprimer ici. J'ai l'impression que c'est pourtant ma place, à présent que je n'ai plus d'endroit à moi, et je me réfugie ici, en dernier recours, parce qu'il faut que je me retrouve. Parce qu'il faut que je l'écrive, que je me souvienne.
Mais il est des choses qu'on n'oublie pas.
Alors au fond, si je reviens ici, c'est parce que je veux parler, tout court.
La semaine du 11 octobre fut, définitivement, la pire de toute ma vie.
Moi qui croyais bien me sentir en prépa', je me suis rendue compte que c'était vraiment en grande partie grâce à Voisine. Donc je ne mentais vraiment pas quand je disais qu'elle était indispensable à ma survie. C'est une chose de le savoir au fond de soi, c'en est une autre de recevoir, comme une gifle, cette nouvelle. Et je ne veux pas que K. me laisse, je veux qu'il soit là pour toujours. Même si "toujours" se résume à la prépa', puisque la prépa' se résume à ma vie.
Voisine a été absente toute la semaine. Elle était censée rentrer mardi soir. Alors, au début, je me disais que c'était normal ; puis mercredi, je vais voir le délégué de couloir ; puis jeudi, je me désiste. Je me désiste, je lui dis que je vais prendre mon mal en patience.
Tu rêves poulette.
Alors oui, en gros, j'ai pleuré lundi, mercredi, vendredi, et en partie à cause d'Elle, de son absence. Pitoyable. Mais moralement je n'en pouvais plus, j'étais déjà à bout depuis quelque temps. Rien que cette semaine, j'ai pleuré toutes les armes que mon corps pouvait sortir. Je crois que je n'ai jamais pleuré autant de toute ma vie. Je crois que je n'ai jamais été aussi vidée de toute ma vie. Je crois que je n'ai jamais autant craqué de toute ma vie.
Même mes ruptures amoureuses ne m'ont pas fait autant de mal, même l'amour en soi ne m'a pas fait autant de mal. Même M. IP ne m'a pas fait autant de mal.
C'est dire que j'idéalise l'amitié par rapport à l'amour. L'amitié m'a toujours plus blessée que l'amour.
J'ai fait venir P. lundi. Et ça m'a fait du bien, je croyais que ça irait. Et mercredi, j'étais au fond du trou, j'avais beau faire comme si, non ça n'allait pas, oui les minutes s'égrenaient dans la chambre, lorsque j'étais seule. Mercredi, notre cours ne m'a pas fait de bien. Le dîner après, un peu, quand même. Mais pas le cours en soi.
Lui et moi, nous avons l'air de deux pauvres paumés de la vie, deux beaux cons dont le cœur est brisé. Lui par sa M., moi par ma moitié.
Et même vendredi, il a été présent, pendant ce cours de philo' où je sentais tout le poids du monde sur mes hanches, et le soir lorsqu'il a fallu que je parle et que je lui ai envoyé cet e-mail. Et même samedi. Ce qu'il m'a dit, même si c'est faux, même si je sais pertinemment que c'est faux, ça m'a aidée.
Okay, je vais rater mon contrôle de mardi, mais ce n'est qu'un contrôle. Juste quatre heures de ma vie.
Et K. est venu jeudi soir. Je trouve ça incroyable qu'il me l'ait proposé et qu'il ait accepté mon offre à venir. Je n'imaginais personne d'autre, avec qui rester pendant trois heures à parler de tout et beaucoup, et à bosser un tout petit peu. C'est vrai, oui, s'il n'était pas là, je serais rentrée chez moi bien avant. C'est un plaisir de voir son sourire le matin, de voir sa jolie coupe de cheveux, de le voir tout court.
C'est du bonheur sur pattes, ce mec. J'vous jure, c'est mon bonheur sur pattes.
J'ai P., j'ai K., et pas de raison de déprimer.
Sauf qu'Elle manque, mais ça... Elle ne reviendra pas. C'est surtout ça qui me blesse, qui me tue, qui m'écorche.
Je me dis que je n'ai pas besoin d'amour si j'ai mes amis.
Et d'un autre côté, j'ai décidé quelque chose par rapport au crush, quelque chose d'important que je ne mettrai peut-être pas en œuvre, mais j'espère que j'aurais les "entrailles" pour le faire.
Elle me manque.